Je mens. Je mens pour séduire. Pour garder celles que j'ai réussi à séduire et puis, après, pour les quitter. Je mens à ma femme le matin, au réveil. Je mens à mes enfants, mes amis, mes collègues. Je dis que je pars en mission humanitaire dans des pays où je suis sûr de ne rencontrer personne. Je mens. J'applique la méthode d'encadrement soviétique telle qu'elle m'a été transmise par mon père qui la tient de son père. Je mens par amour, par lâcheté, par habitude, goût du secret. J'attends des autres qu'ils mentent mieux que moi. Ma duplicité. Deux identités. Deux pays. Deux langues. Deux cultures. Deux appartements. Deux vies.
Un seul homme.