Augustin Trapenard propose de partager un moment en compagnie d'auteurs qui raconte comment les livres ont changé leur vie et continuent de les guider. Quels pouvoirs peuvent-ils bien avoir ?
Après les grands romans qu'étaient "
Les choses humaines" et "
La décision",
Karine Tuil a décidé de faire un pas de côté. L'autrice présente "
Kaddish pour un amour", un recueil de poésie publié chez Gallimard. Réflexion sur le pouvoir des mots, qui peuvent tout ressusciter.
Prière juive récité à la mort d'une personne, le kaddish est aussi une glorification du divin. Ce n'est pas seulement Dieu que glorifie
Karine Tuil, mais d'abord l'être aimé qui nous a quitté.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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Il sortit de sa poche un pilulier, l’ouvrit et prit un anxiolytique qu’il fit fondre sous sa langue. En quelques minutes, l’angoisse se dissipa : désormais, le bonheur ne s’obtenait plus que sur ordonnance.
C’était ça, le véritable amour : être présent à l’heure du déclin quand on avait tout connu et tout aimé d’un être.
« Le rire comme l’amour sont deux phénomènes irrationnels et fugitifs. »
L’homme n’est pas un bloc monolithique mais un être mouvant, opaque et d’une extrême ambiguïté, qui peut à tout moment vous surprendre par sa monstruosité comme par son humanité.
Il ne faut pas croire que certains s’en sortent mieux que d’autres ; dans la vie, chacun fait ce qu’il peut, en fonction de ses chances, de ses capacités, et c’est tout. Sur mon bureau, j’ai encadré cette phrase de Marie Curie : « dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. »
Mais parfois, on ne comprend rien.
"Non, un viol, ce n'est pas vingt minutes d'action, mais une vie détruite - celle de la victime ".
La plupart des gens pensent, à tort, que le corps est le seul support de l'autonomie. Mais la liberté, c'est aussi dans la tête.
Il me répétait que j’étais tout pour lui, je résistais : je pensais que quelqu’un qui vous aime trop vite, trop fort, sans même vous connaître, finirait tôt ou tard par vous trahir vous désaimer.
Il y a un moment, dans toute histoire d'amour, ou l'on sent confusément que nos résistances tombent. J'avais lutté, réfréné mes pulsions et je lachait prise.
- Raconte-moi comment tu travailles.
- Je tourne autour du texte...J'avance à tâtons comme si je cherchais à prendre possession d'un territoire, je ne connais pas encore la zone, je progresse dans le noir...
- Qu'est-ce qui t'a amenée à l'écriture ? Est-ce que tu te demandes pourquoi tu écris ?
- J'écris parce que la vie est incompréhensible.