En juillet 1953, peu après le succès de l'expédition britannique sur l'Everest, une équipe germano-autrichienne parvient à hisser l'un de ses membres au sommet du Nanga Parbat.
Cette montagne, déjà célèbre pour avoir emportée Mummery à la fin du XIXe siècle, puis de nombreux alpinistes allemands et leurs porteurs au début du XXe, finie par céder face à la détermination de Hermann Buhl. Celui-ci parviendra, après une ascension solitaire du camp V à 6 900 m., au sommet à plus de 8 100 m; à redescendre après une nuit de bivouac dans la zone de la mort.
L'organisation du récit par Herrligkoffer est assez classique dans le genre, linéaire: la préparation, la marche d'approche, l'établissement des camps puis l'assaut. Son originalité tient à deux choses. D'abord l'environnement culturel dans lequel progresse l'expédition. de son arrivée au Pakistan jusqu'au Karakoram, extrémité ouest de l'Himalaya, les populations rencontrées sont assez différentes de par leurs moeurs, de leurs voisins orientaux du Népal ou du Tibet.
Puis le souvenir. Cette aventure est empreinte de la mémoire des alpinistes qui ont péri lors des précédentes tentatives allemandes de 1932 et 1934. L'auteur a notamment perdu son frère Willy Merkl dans l'une d'elle, et son nom et si souvent cité, qu'il apparaît presque comme le dixième homme de l'expédition.
Un livre intéressant qui met en lumière l'alpinisme allemand et autrichien de l'après-guerre. Les alpinistes sont entièrement dédiés à la montagne, toute d'argent selon leurs termes, et se réjouiront à la nouvelle de la réussite de Hillary et Tensing sur l'Everest.
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