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Citation de missmolko1


J’ai du mal à concevoir qu’on puisse supporter Agatha Christie. Ses livres sont une interminable tea party, et le cours des événements n’a d’autre but que de susciter des soupçons, tour à tour, à l’encontre des différents personnages. A la page 7, le détective sait qui a commis le crime et comment, mais il fait de la rétention d’information jusqu’à ce que l’auteur ait rempli deux cents pages et laisse enfin sa tête d’œuf démontrer pompeusement ce qui s’est passé.
- Christie emballe son intrigue avec adresse, a défendu Mikko.
« Emballe son intrigue avec adresse », cela sonnait exactement comme ce à quoi aspirait Mikko dans son travail. Il cherchait des conspirations et se prenait surement pour Hercule Poirot – non, plutôt pour Robert Langdon, l’universitaire sur le retour, un peu asocial, qui toutefois, en vingt-quatre heures de folie, outre qu’il sauve le monde, finit suspendu à un hélicoptère collé contre une pin-up.
Christie était une production réussie. Quand elle se fit un nom, elle n’avait pas publié beaucoup de titres. Après la guerre, la pénurie de papier limita la production, et les maisons d’édition n’imprimèrent que les livres qui étaient des succès économiques certains. Publication et diffusion furent réservées à un cercle étroit d’écrivains, dont les heureux élus pénétrèrent la conscience de la nation.
Mais le coup médiatique proprement dit fut la disparition d’Agatha Christie en décembre 1926, à la veille des ventes de Noël. La romancière quitta son domicile avec sa voiture et alla s’enregistrer sous un pseudonyme dans un hôtel lointain. La police crut qu’elle était morte – peut-être assassinée par son mari ? La presse se régala du mystère, et la recherche du corps mobilisa jusqu’à quinze mille personnes. Quand Christie fut retrouvée indemne deux semaines plus tard, les Britanniques qui avaient suivi l’affaire dans la presse affluèrent dans les librairies pour acheter le Meurtre de Roger Ackroyd.
Je connaissais les intrigues de ses livres, même si j’en ai lu que deux ou trois au lycée, car je m’étais procuré un ouvrage contenant les résumés de ses romans dès que j’avais emménagé en Angleterre. Un résume était une bonne mesure, pour un polar. Ça concentrait l’essentiel en quelques pages. Pas de tintements de porcelaine, pas de conversation sur la floraison des crocus soit justement l’indice sans lequel on passerait à côté de toute l’intrigue.
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