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2.59/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Finlande
Né(e) à : Finlande , le 11/06/1976
Biographie :

Karo Hämäläinen est un journaliste et auteur finlandais

Source : https://sv.wikipedia.org/wiki/Karo_H%C3%A4m%C3%A4l%C3%A4inen
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Bibliographie de Karo Hämäläinen   (1)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Prologue

Lorsqu’il composa la mélodie de sa bagatelle en la mineur, Ludwig van Beethoven était loin d’imaginer que celle-ci retentirait deux siècles plus tard dans un logement de luxe au cœur de Londres. L’objet qui émet cette musique lui eût été absolument inconcevable : un appareil qui permet de parler avec d’autres personnes même si elles se trouvent de l’autre côté de la terre !
Beethoven ne pensait sûrement qu’à sa maîtresse Therese Malfatti, à laquelle il dédia sa pièce pour piano.
Le téléphone s’acharne à répéter le fragment de mélodie avec la pureté impersonnelle d’un ordinateur, sans la moindre fausse note, sans la moindre nuance. Le volume augmente à chaque itération. L’iPhone âgé de quelques mois vibre sur une commode aux tons bruns. Le grésillement produit par la vibration se joint à la mélodie conçue par Beethoven, formant ainsi un ensemble sonore bien connu de tous ceux dont un collègue a laissé son téléphone sur son bureau en quittant l’open space pour aller en réunion, aux WC ou à la machine à café.
Et n’est pas revenu répondre.
L’appelant est têtu. Chaque fois que la liaison est coupée, il rappelle aussitôt, et la mélodie du maestro viennois recommence crescendo.
Plus loin retentit ensuite une mélodie connue jadis comme un extrait de la Gran Vals de Francisco Tárrega. Au millénaire dernier, une compagnie de téléphonie mobile finlandaise l’a transformée en un signal d’appel pour la jungle urbaine, qui murmure dans les poches des anoraks, stridule dans les wagons de métro et casse l’ambiance dramatique des représentations théâtrales.
Personne ne répond à l’appel.
À présent, voici une nouvelle voix qui vient enrichir cette orchestration improvisée, au phrasé enjoué, incisif et feutré, avec un effet d’écho, tellement pianissimo qu’on ne pourrait l’entendre qu’au cours des pauses du Beethoven, car elle vient de plus loin au fond de l’appartement.
Mais personne n’entend ce tintamarre, personne ne fait ce que tout le monde ferait après avoir subi des sonneries de téléphone pendant une demi-heure : aller mettre les appareils en mode silencieux ou carrément les éteindre.
C’est dû au fait qu’il n’y a personne.
Dans l’appartement, il n’y a personne de vivant.
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J’ai du mal à concevoir qu’on puisse supporter Agatha Christie. Ses livres sont une interminable tea party, et le cours des événements n’a d’autre but que de susciter des soupçons, tour à tour, à l’encontre des différents personnages. A la page 7, le détective sait qui a commis le crime et comment, mais il fait de la rétention d’information jusqu’à ce que l’auteur ait rempli deux cents pages et laisse enfin sa tête d’œuf démontrer pompeusement ce qui s’est passé.
- Christie emballe son intrigue avec adresse, a défendu Mikko.
« Emballe son intrigue avec adresse », cela sonnait exactement comme ce à quoi aspirait Mikko dans son travail. Il cherchait des conspirations et se prenait surement pour Hercule Poirot – non, plutôt pour Robert Langdon, l’universitaire sur le retour, un peu asocial, qui toutefois, en vingt-quatre heures de folie, outre qu’il sauve le monde, finit suspendu à un hélicoptère collé contre une pin-up.
Christie était une production réussie. Quand elle se fit un nom, elle n’avait pas publié beaucoup de titres. Après la guerre, la pénurie de papier limita la production, et les maisons d’édition n’imprimèrent que les livres qui étaient des succès économiques certains. Publication et diffusion furent réservées à un cercle étroit d’écrivains, dont les heureux élus pénétrèrent la conscience de la nation.
Mais le coup médiatique proprement dit fut la disparition d’Agatha Christie en décembre 1926, à la veille des ventes de Noël. La romancière quitta son domicile avec sa voiture et alla s’enregistrer sous un pseudonyme dans un hôtel lointain. La police crut qu’elle était morte – peut-être assassinée par son mari ? La presse se régala du mystère, et la recherche du corps mobilisa jusqu’à quinze mille personnes. Quand Christie fut retrouvée indemne deux semaines plus tard, les Britanniques qui avaient suivi l’affaire dans la presse affluèrent dans les librairies pour acheter le Meurtre de Roger Ackroyd.
Je connaissais les intrigues de ses livres, même si j’en ai lu que deux ou trois au lycée, car je m’étais procuré un ouvrage contenant les résumés de ses romans dès que j’avais emménagé en Angleterre. Un résume était une bonne mesure, pour un polar. Ça concentrait l’essentiel en quelques pages. Pas de tintements de porcelaine, pas de conversation sur la floraison des crocus soit justement l’indice sans lequel on passerait à côté de toute l’intrigue.
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Construit pour être l’immeuble le plus haut d’Europe occidentale, le Shard symbolisait la puissance de l’argent. Ses parois de verre tendues vers le ciel dégageaient des effluves élitiques. Il était démentiel comme les pyramide d’Égypte, comme les cathédrales médiévales et les palais royaux.
L’humanité a appris beaucoup de choses, mais elle ne s’est jamais débarrassée de la folie des grandeurs qui caractérise ses dirigeants, de leur désir d’impressionner et de leur besoin de s’affirmer. Au lieu de dieux et de rois, les monuments du XXIe siècle étaient érigés par et pour les banquiers, avec l’argent des autres, afin de développer leur propre ego, pour leur servir de mausolées.
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Vincent Van Gogh voyait le monde en jaune. Le jaune, c’est libérateur. Enthousiasmant. Rafraîchissant.
Les tournesols étaient jaunes de même que le mur derrière. Les autoportraits de Van Gogh étaient à dominante jaune.
L’artiste n’avait pas la jaunisse, il souffrait de xanthopsie.
Il fut empoisonné a la folie.
Il fut empoisonné a mort.
Vincent Van Gogh souffrait d’une manie contre laquelle le Dr Paul Ferdinand Gachet lui prescrivit de la digitalis. Le produit était préparé à partir d’extraits secs de digitale médicinale. Il était facile d’en mettre trop.
Paul Ferdinand Gachet était un excellent médecin. Il se conformait aux méthodes de la médecine de son époque. C’était écrit dans la brochure de l’exposition..
La digitalis, c’est une poudre blanche, cristalline. Quelques milligrammes suffisent à tuer quelqu’un.
A de plus petites doses, on observe les symptômes suivants : vertiges, confusion, hallucinations et troubles de la vision des couleurs.
Au XIXe siècle, on l’utilisait pour traiter l’épilepsie et la manie.
Il fallait commencer par de petites doses, sinon le patient risquait de mourir sur le coup.
Pour un médecin, un patient mort, c’est un mauvais patient. C’est pourquoi le patient fut empoisonné petit à petit.
En empoisonnant Van Gogh le Dr Gachet en fit l’un des plus grands peintres du monde.
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Quand on vit le lendemain à crédit, on meurt avec un jour d'avance. Personne n'exige de se faire rembourser une journée.
Nul ne sais quand il mourra.
La cause de la souffrance, c'est la soif de vivre.
La soif étanche la soif de vivre.
Quand la soif de vie s'éteint, il y a une ambiance joyeuse.
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Morale... un mot dégueulasse par lequel celui qui l'emploie se place au-dessus des autres.
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Des fois, les gens plaisantent et parlent en minuscule alors qu’ils pensent en majuscule.
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Karo Hämäläinen
L’être humain façonne ses pensées avec son environnement et vice versa. La vie est telle qu’on l’a fait. Les uns s’orientent vers le passé, les autres vers l’avenir, mais seul ce dernier a de l’importance.
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Par les couilles oecuméniques du Christ, mais quelle idiote !
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Chaque être humain exerce une influence sur l’humanité, sur le monde, sur les générations à venir. Il est naturel de penser que chaque vie a un but.
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