C'est fou ce que les mots peuvent vous blesser. Ils pénètrent votre âme si profondément et vous ébranlent dans vos fondements.
Je crois qu'il est là, le bonheur : dans ces instants bénis, comme suspendus, où rien ne nous manque, où nous avons déjà l'essentiel.
Quelle idée aussi de baratiner dans les magasins, comme si une femme rêvait de se faire aborder entre deux boîtes de conserve... objectivement, je me vois mal échanger mon numéro à côté des pieds de porc ou au rayon surgelé.
A travers cet ouvrage, je pourrai matérialiser mes frustrations, mes peurs et mes attentes. Je pourrai faire de ce moment difficile une œuvre d'art.
Cela dit, parler de ce que l'on ressent vaut mieux que de m'étouffer au fond de soi, car les mots non dits finissent en maux dits.
A cet instant, je me sens si fragile, si volatile... C'est comme si, au moindre souffle de vent, je pouvais m'évaporer.
J'ai beau me trouver en fratrie, auprès des miens, il m'est difficile de lâcher prise et de penser à autre chose.
L'art a le pouvoir de vous ressourcer, de vous régénérer... et plus vous créez, plus cela vous fait du bien.
Je ne me sens pas le courage de prendre soin des autres alors que je suis incapable de veiller sur moi.
C'est peut-être cela, devenir adulte, assumer ses pensées, ses sentiments, et oser les exprimer.