Katherine A. Applegate

Je passe en revue les instructions. Celles-ci m'expliquent clairement que toute la complexité de la génétique tient à l'alchimie entre les gènes dessinés pour mon personnage. La construction du cerveau relève quant à elle d'autres paramètres ; l'expérience, par exemple. Et même, au niveau génétique, les interactions sont si subtiles et si complexes que l'on n'est jamais vraiment certain de ce que l'on va obtenir. (...)

Je pourrais définir un QI de génie pour Adam.
Je pourrais associer quelques icônes et obtenir un cerveau puissant, capable d'absorber et de synthétiser une quantité impressionnante d'informations.
Ce faisant, je pourrais créer un individu tellement au-dessus de la moyenne qu'il serait incapable d'entretenir des relations normales avec des gens normaux. Je pourrais réduire son potentiel d'amis, de collègues, d'amantes à une proportion infinitésimale de la population mondiale. Je pourrais faire en sorte qu'il ne trouve jamais le bonheur.

A bien y réfléchir, il serait préférable que mon personnage soit d'intelligence moyenne. Cela lui permettrait de profiter d'un panel d'amis et d'amours bien plus large. Il devrait certes travailler beaucoup plus dur à l'école, mais il pourrait être plus heureux, quoique une intelligence moyenne ne soit pas un critère nécessairement décisif pour parvenir au bonheur.

Je pourrais définir pour lui certaines aptitudes artistiques.
Je pourrais le préparer à une carrière scientifique.
Je pourrais le codifier pour qu'il consacre sa vie à des œuvres humanitaires.

Je pourrais faire en sorte qu'il soit craintif et prudent. Il vivrait alors plus longtemps, mais cela l'empêcherait peut-être d'obtenir ce qu'il recherche dans la vie.

Je pourrais le créer téméraire et audacieux. Il pourrait mourir jeune. Il pourrait être un criminel doté d'une capacité créative surprenante.

Tout cela me semble soudain désespérément compliqué !