Ce n'est pas un simple incident parmi tant d'autres. La catastrophe a bouleversé la vie de très nombreuses personnes. Je ne les oublierai jamais et j'aimerais que le reste du monde aussi pense à eux.
Fuji Ma-yu
J'aurais voulu ne plus bouger et attendre que la mort vienne. Mais l'instinct de survie est plus fort. Et alors plus rien ne nous appartient. Il n'y a plus de choix, plus de désir, plus de colère... Juste de la douleur.
Ma famille... Ma soeur, ma mère, elles devaient être mortes d'inquiétude. Des milliers, des millions de personnes... devaient être en ce moment mortes d'inquiétude... Ou mortes tout court.
Je ne pensais même pas à ma famille ni à mes amis. Enfin, pas sur le coup. Ce n'était pas par égoïste, c'est jute que, dans ma tête, le monde était mort. Comme si j'étais l'ultime témoin de sa chute. Je me sentais coupable d'être en vie. J'aurais dû mourir...
Je ne sais pas vraiment ce que je souhaitais à cet instant: vivre ou mourir. Je crois en fait que je ne réalisais pas ce qui se passait. Mon coeur l'a su avant moi.
L'obscurité: un monde sans couleur, sans vie... Un monde sans début ni fin... Un monde qui n'en est plus un... Existe-t-il image plus angoissante? Parfois, ce n'est qu'en quittant l'obscurité qu'on découvre la fin du monde...
A l'âge de 10 ans, environ, j'ai vécu le séisme de Kôbe. Le grand séisme de Kantô, j'en ai entendu parler à l'école. Et ce pays en a subi plusieurs autres, au cours de son histoire... On a toujours réussi à nous en remettre, au moins à l'échelle du Japon. Mais cette fois... Est-ce qu'on va réussir à retrouver une vie normale?