Salomon avait déjà sorti un télescope et un microscope. Ceux-ci lui permettaient d'observer d'autres mondes, grands et petits, qui lui semblaient parfois plus attirants que le nôtre.
Je fais en sorte que les parents puissent facilement se débarrasser de leurs rejetons, afin d'en récupérer le plus possible. Les temps ont changé. On ne conduit plus ses enfants dans la forêt. De toute façon je n'habite plus dans les bois. Aujourd'hui, ma maison est comme toutes les autres - du moins en apparence...
Mes assistants, eux, étaient un peu contrariés : ils préfèrent embêter les enfants, plutôt que ce soit les enfants qui les embêtent. Moi, je comprenais les problèmes de Lily et ceux de Maurice. Je sais combien il est difficile d'être l'aînée. Et je sais combien il est difficile d'être le cadet. [la sorcière]
- Nous avons fait ce que nous devions faire.
De nombreux honnêtes gens utilisent cette excuse quand ils font de vilaines choses. Et ils ajoutent souvent la deuxième phrase que Salomon prononça :
- Nous n'avions pas le choix.
A voir Constance s'amuser ainsi, il était impossible d'imaginer qu'elle cachait un secret honteux à son frère. Impossible aussi de deviner combien son chat, Quantum, lui manquait (il lui manquait énormément). Ça ne signifiait pas qu'elle ne ressentait aucune culpabilité ni aucune tristesse. Non, elle n'était tout simplement pas du genre à se plaindre.
"Ceux qui échouent ignorent souvent à quel point ils étaient près du but quand ils ont abandonné." Thomas Edison.
Parfois, la pourriture, c'est de famille. Il y avait longtemps que Mme Blink [la marâtre des enfants] avait établi son arbre généalogique et découvert qu'elle était parente d'un grand nombre d'importants personnages pourris du passé. Parmi eux, on trouvait une illustre reine qui avait déclaré : "Le peuple n'a plus de pain ? Eh bien, qu'il mange de la brioche !" A première vue, cela ne semble pas très pervers ; en réalité, ça l'était. Il y en avait une autre qui distribuait des pommes empoisonnées. Et il y avait bien sûr la fameuse marâtre de la vieille histoire de sorcière qui mangeait les enfants. (Pour vous donner tous les détails, Mme Blink était la onzième cousine, au quinzième degré, de cette belle-mère).
"Que d'ancêtres pourris !" se réjouissait Mme Blink.
J'adore les enfants. Quand ils sont dans mon assiette, je veux dire. J'en ai mangé un certain nombre au cours des siècles passés. Vous vous demandez peut-être où je les trouve? N'allez pas chercher loin : ce sont leurs parents qui me les donnent.
Quantum (le chat) prenait la plupart des gens de haut. [.......] Avec Constance, il était totalement différent. [.......] Constance était ravie que Quantum l'ait choisie, elle, alors qu'il ignorait les autres personnes. Elle avait l'impression que les animaux la comprenaient mieux que quiconque.