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Citation de Charybde2


Au commencement régnaient ténèbres, chaos et confusion.
Dieu, dont l’esprit flottait au-dessus des eaux stagnantes emplies de créatures aveugles, décida soudain d’apporter à l’univers lumière et compréhension, parole et organisation.
Cette révolution, nous la revivons quelquefois à titre collectif ou individuel en passant du doute à la vérité, de l’indéfini aux objectifs clairs et du brouillamini à l’ordre.
Comment savoir où nous allons quand nous ignorons ce que nous sommes ?
La Parole de Dieu nous apprend que tout ce qui existe a eu un commencement : la Terre que nous foulons et qui nous nourrit péniblement, mais aussi le verbe, la pensée et ces narrations qui nous aident à appréhender ce qui vient.
Nous expérimenterons très tôt notre besoin de faire des liens entre les bribes de perceptions et de doter d’un sens plus global notre vie qui a eu également un commencement.
« Tout ce qui a un début a une fin », disait souvent mon père.
Dans ma naïveté, j’entendais « commencement » et « terminaison » sans discerner, juste en dessous, l’autre signification de son assertion. Tout ce qui entre en mouvement a un objectif, une fin, un principe d’ordonnancement qui lui donne une raison qui nous est accessible.
Tout ce qui est amené à prendre place dans nos récits doit y jouer un rôle plus ou moins explicite.
Ce qui nous apparaît nébuleux ne l’est que temporairement, en attente de l’éclairage qui nous le révélera ; en attente de la mise en relation qui en fera jaillir le sens.
Nous, Communauté des Derniers Saints, nous nous donnons une date de naissance, un début, mais quel est notre commencement ?
Vers quoi tendons-nous qui puisse se formuler ? Quelle est la fin de nos tribulations, qui sera aussi leur achèvement, le dessein de notre voyage ?
Enfant, j’ai beaucoup entendu parler de ce qui n’avait pas convenu.
J’ai appris le récit de la fuite de nos parents vers des cieux plus favorables. Je n’ai pas oublié les descriptions de Babylone, la société déliquescente qui a chassé ceux qui nous précédèrent. Je sais encore ce qu’ils abandonnaient, seulement, je me demande s’il n’est pas temps, après avoir renoncé au pire, de construire un ailleurs, autre sinon supérieur, et de dessiner pour demain une destination plausible.
Ne plus se contenter de se déclarer contre Babylone, mais créer et actionner un moteur, enfin positif, un destin autoporté, délivré de ce qui fut.
Mes amis, mes sœurs et frères, le désordre et le brouillard rendent illisible notre feuille de route mais nous possédons, dans nos bagages, dans nos souvenirs et dans nos rêves, de quoi bâtir notre propre horizon. Nous détenons, éparses, toutes les pièces de notre puzzle collectif.
L’Esprit m’a montré une ligne, un sentier à peine marqué, dans les hautes herbes du savoir. Laissez-moi être votre guide dans le défrichage méthodique qui me paraît indispensable.
Aidez-moi à ouvrir la voie pour nous et pour ceux qui suivront.
Tout est déjà là, latent.
Tout est déjà là, stagnant,
n’attendant que la mise en mots, la mise en mouvement et le commencement.
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