La Croix-Rouge avait construit des camps de réfugiés dans les pays voisins du Vietnam pour accueillir les boat people, ceux qui avaient survécu au voyage en mer. Les autres, qui avaient coulé pendant la traversée, n’avaient pas de noms. Ils sont morts anonymes. Nous avons fait partie de ceux qui ont eu la chance de se laisser choir sur la terre ferme. Alors, nous nous sentions bénis d’être parmi les deux mille réfugiés de ce camp qui n’en devait desservir que deux cents.