AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Tempsdelecture


Se peut-il ?

C’est grotesque.

25 octobre 1988. Personne ne se souciait de l’aîné des Simart-Duteil, évaporé du jour au lendemain. Au moment du clic, le petit oiseau va sortir, Paul tâpinait surement au bois de Boulogne, et pompait un pauvre type dans sa bagnole de merde pour cinquante francs tout ronds. Dans l’indifférence générale. Tandis qu’à des milliers de kilomètres, sur un canapé moyen-oriental kitsch, dégueulasse, l’homme-son père – c’est grotesque et irréversible -, qui n’a jamais cherché son fils, s’ébahissait d’un autre, tout entier tendu vers lui. Plein de tendresse. Dans sa main gauche, celle à la montre, une Dunhill éteinte, probablement achetée en Franche par Clothilde ou Samuel (il envoyait toujours ses enfants lui chercher des cigarettes), tandis que de la droite il berce, affectueusement, un enfant dont on ignore si c’est une fille ou un garçon. Un enfant langé de blanc et blotti dans le coude paternel.

Dans le coude de.

Malgré l’hébétude sur son visage, malgré son ravissement insupportable, malgré le geste protecteur, enveloppant – un geste que Paul ne lui connaît pas, d’amour -, ça ne peut être que lui, son père, Claude Simart-Duteil.

Au dos de la photo, quelques mots, au crayon à papier : Ma Chadia et Feras, Damas, automne 88.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}