Lorsque j'avais fini par me sauver, je m'étais dit que plus jamais je ne serais malheureuse. Que le mal ne pourrait plus m'atteindre tant que je serais libre. Pourquoi, alors, le bonheur continuait-il de m'échapper ?
Ou bien était-ce cet aspect des choses dont on ne pouvait se remettre totalement ? Y avait-il vraiment autant de douleur, à cet instant, dans le coeur de millions de gens ? Des gens qui portaient le fardeau de l'existence et essayaient de sourire à travers les larmes lors de moments fugaces ici et là - quand ils parvenaient à oublier leur détresse l'espace d'un instant ou plusieurs d'affilée. C'était peut-être ça, vivre.
(p. 317)