Citations de Kolia Hiffler-Wittkowsky (33)
« Mes mères sont parties en Hollande, pour que, dès nos 16 ans, nous puissions accéder à l’identité de notre donneur. Nous avons été conçues par PMA. »
Arya, 13 ans.
« Je pense que la raison majeure pour laquelle j’ai eu des difficultés à accepter l’homosexualité de mes mamans, réside dans le fait qu’on m’a demandé de la cacher. »
Laura, 31 ans.
« Mon père n’a jamais essayé d’exercer la moindre autorité sur nous ! Et c’est peut-être aussi pour ça qu’on avait du mal à le considérer comme un père. »
Alex, 22 ans.
« On me demande souvent quand j’ai su d’où je venais. J’ai toujours su ! Mes mères ne m’ont rien caché. Elles m’ont expliqué ma conception en ajoutant des informations de plus en plus complexes au fur et à mesure que je grandissais. »
Anne-Lise, 25 ans.
De la fin des années 1990 jusqu’aux années 2010, ont été institués, d’abord, le PACS (1999) et le partage de l’autorité parentale au sein d’un couple de mères lesbiennes (2002) ; puis le mariage des couples de même sexe, avec la possibilité d’adopter (2013) et de protéger ainsi juridiquement les enfants des familles homoparentales en leur donnant deux parents légaux ; enfin, la PMA [AMP], avec filiation établie envers les deux mère dès la naissance de l’enfant.
« j’appartiens à la vaste communauté LGBTQIA+ [… ] J’ai aussi une appartenance eurasienne, alors que je ne n’ai de taïwanaise que les gamètes du donneur ; j’ai une double culture franco-germanique, grâce a mes deux mères. C’est assez paradoxal car, dans ma tête, je suis 100 % franco française. Il n’y a que dans le regard de l’autre, le reflet dans le miroir que je suis renvoyée aux questions sur l’intersectionnalité… »
Anouk, 18 ans.
« Ma mère biologique a fait une insémination artificielle aux Pays-Bas avec du sperme acheté aux États-Unis. Sa compagne et elle voulaient choisir le donneur, ce qui n’est pas possible dans les pays européens. [… ] De mon « donneur », je sais que c’est un Taïwanais immigré en Arizona, qu’il était bodybuilder, que sa sœur était mannequin, et qu’il n’avait pas de problème de vue. […] Je n’ai pas et ne veux pas de relation avec cette personne. »
Anouk, 18 ans.
« J’ai beaucoup d’amis qui ont été conçus comme nous en Belgique. C’est comme si on avait une sorte de père en commun. Je suis beaucoup plus attaché à eux. On a une manière d’appartenance commune. Quand je suis avec eux, on est comme entre frères et sœurs. »
Nathan, 16 ans.
« As-tu déjà souvent parlé à ta mère, de ce désir de rencontrer ton père ?
Souvent.
Et ?
À chaque fois, c’est la même chanson : impossible. »
Nathan, 16 ans.
« Le père, c’est peut-être ce qui manque dans ma famille. Je sais par exemple qu’il est Belge. On est donc un peu attachés à la Belgique. On s’y rend parfois. Les origines du père sont importantes. Mais, dans la vie de tous les jours, ce n’est pas un réel manque, même si c’est quelque chose que j’aimerais avoir. »
Nathan, 16 ans.
« Je sais qu’il est originaire de la région de Liège, en Belgique. Mes parents m’ont dit qu’il était sûrement médecin ou étudiant en médecine, parce qu’une grande partie de ceux qui font des dons sont médecins. »
Nathan, 16 ans.
« Le père biologique est une sorte de père idéal. »
Nathan, 16 ans.
« Je me suis rapidement aperçue qu’elles aussi [mes deux mamans], parce qu’elles sont le produit de notre société et non des extraterrestres, ont intégré des normes de genre et qu’elles les reproduisent. Ma mère, celle qui nous a a portées, est plus féminine, elle s’occupe des tâches habituellement associées aux femmes. Ma seconde mère, plus masculine, se charge des autres tâches.[…] on a grandi dans une famille qui nous a parfaitement inculqué les normes de la société ! »
Anne-Lise, 25 ans.
« J’ai oublié de te demander ce que signifie pour toi, cette figure du père… […] C’est drôle, parce que c’est mon père, qui travaille dans les parfums, qui m’a pris à me maquiller, m’habiller, à me mettre du vernis à ongles »
Aurore, 20 ans.
« c’était déjà une catastrophe que ma mère divorce ; alors quand ils ont su qu’elle vivait avec une femme, c’était trop »
Aurore, 20 ans.
« Ensuite, quand j’ai eu huit ans, j’ai découvert que, en fait, elles étaient ensemble, À ce moment-là j’ai détesté ma mère et mon autre mère, parce que je leur en voulais de ne pas leur avoir dit. […] j’ai décidé que ce que je leur infligeais était horrible et que je n’avais pas à les détester. »
Aurore, 20 ans.
« Avec le mariage pour tous, la situations s’est apaisée. »
Aurore, 20 ans.
« Quand j’ai eu quatre ans, ils se sont séparés, et ma mère est allée vivre avec une femme. Cette femme est devenue ma mère, elle aussi, car elle m’a éduquée. »
Aurore, 20 ans.
« Avec mon copain, on passe pour un couple hétérosexuel, donc on n’a pas eu de problème pour se loger… alors que je suis non-binaire et que lui est cis. »
Alex, 22 ans.
« Laisse-les parler, ce sont des cons. À la fin, on va gagner et tout sera oublié. Pense seulementà te protéger, et reste toi-même. »
Maman d’Alex. 22 ans.