AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Paul enviait l’esprit de Finnerty car Finnerty pouvait être tout ce qu’il désirait, et toujours brillamment. Quoi que les temps eussent réclamé, Finnerty aurait été parmi les meilleurs. Si l’on s’était trouvé dans l’âge de la musique, Finnerty aurait été – et, en fait, était – un grand virtuose du piano… ou il aurait pu être architecte, médecin ou écrivain. Avec une intuition inhumaine, Finnerty était à même de comprendre les principes de base et le fonctionnement de pratiquement toute œuvre humaine, sans s’en tenir au seul art de l’ingénieur.
Paul, lui, n’aurait pu être autre chose que ce qu’il était, pensait-il. En remplissant à nouveau son verre, il supposa qu’il n’aurait pu agir autrement que d’arriver à cet instant, dans ce living-room, sous le regard d’Anita.
C’était une pensée terrifiante que de se sentir à ce point intégré dans les rouages de la société et de l’histoire et d’être ainsi capable de se mouvoir sur un seul plan et sur une seule ligne. L’arrivée de Finnerty était perturbante, car elle ramenait à la surface le doute : la vie devait-elle être ainsi ? Paul avait songé à recourir aux services d’un psychiatre qui l’aurait rendu docile, satisfait de son sort, aimable envers tous. Mais à présent Finnerty était là, le poussant dans l’autre direction. Finnerty avait, semblait-t-il, vu quelque chose en Paul qu’il n’avait pas vu chez les autres, quelque chose qui lui avait plu… peut-être bien cette trace de révolte que Paul commençait seulement maintenant à soupçonner. Pour une certaine raison, Finnerty avait fait de Paul son seul ami.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}