Si j’ose un regard dans sa direction, ma conscience va se réveiller et jamais je n’y arriverai.Je choisis son fric plutôt que mon intégrité.Un fric dont j’ai passablement besoin.Un fric qui va payer ma facture d’électricité et les médicaments pour mon père ce mois-ci.Sur la pointe des pieds, je traverse la chambre jusqu’à son pantalon abandonné au sol, que je trouve vide en tous ces endroits qu’il remplissait les heures précédentes. C’est la première fois que je dérobe quoi que ce soit et le caractère irrévocable de la situation me donne envie de vomir. Je ne suis pas une voleuse. Et pourtant, je m’apprête à vider les poches de ce parfait inconnu.