Début 1917, Lénine écrit à sa proche amie Inès Armand : « Je suis toujours complètement « amoureux » de Marx et Engels, et je ne peux supporter qu’on les dénigre. Non, vraiment – ils sont la marchandise authentique. »
Il faut prendre cette déclaration au pied de la lettre : Lénine vouait un véritable amour aux idées de Marx et Engels. Et de la même manière, c’est avec le marxiste le plus éminent de sa génération, Karl Kautsky – ou, plus exactement, avec les écrits de Kautsky –, qu’il a eu la relation la plus longue, la plus violente et la plus affective de son existence.
Quand il comprend l’échec irrémédiable des kommuny et des fermes d’Etat, Lénine n’insiste que davantage sur le caractère inadmissible de l’usage de la force - différence fondamentale avec Staline.
A l’époque soviétique, l’ascendance juive de Lénine est un secret d’Etat. Anna, la sœur de Lénine, la découvre dans les années 1920, non par sa propre famille, mais en faisant des recherches dans les archives. Au début des années 1930, elle demande personnellement à Staline de rendre ce fait public pour combattre l’antisémitisme populaire en Union soviétique. Staline refuse catégoriquement. Les origines juives de Lénine ne seront révélées qu’au moment de la glasnost.
Il n’abandonne pas l’espoir que lui donne « la révolution qui commence en Russie ». Seulement, plus que jamais, il pense qu’elle s’inscrit dans un processus révolutionnaire mondial.