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Citation de collectifpolar


L’homme relâche brutalement son emprise, mon front cogne contre le sol. Une douleur infernale me transperce le crâne. Mes oreilles bourdonnent et les bruits alentours deviennent sourds, comme chargés d’un écho. Je sens qu’il me retourne, mais mon corps ne répond plus, je ne suis qu’une poupée entre ses mains. Une grappe de tâches noires apparaît devant mes yeux. Je n’y vois plus rien, que le buste d’un homme marbré de noir. Ma tête se met à voler, un coup à droite, un coup à gauche. Je cligne des yeux et l’image devient plus claire. Il me gifle, assis à califourchon sur moi, éclairé par deux grosses lampes torches posées de part et d’autre de mon corps, à un mètre environ. Je découvre un visage gras et couperosé, couvert de sueur. Des lèvres fines. Des cheveux mi-longs, châtains, séparés par une raie au milieu, ramassés derrière les oreilles. Un ventre qui déborde d’un T-shirt bleu délavé. Je fixe chaque courbe, chaque pli, chaque détail. Je ne veux rien oublier de l’homme qui va me prendre une partie de moi-même. J’essaye de lui donner des coups de genoux dans le dos, mais impossible de bouger les jambes. Alors je ferme les poings et je me mets à frapper de toutes mes forces contre son torse. Il ne bouge pas. J’ai l’impression de m’attaquer à un mur. Mes doigts me font atrocement souffrir, mais je continue à boxer, en criant comme un animal enragé. Il penche la tête de côté et esquisse un sourire. Puis, d’une main, il m’attrape les bras et les replie contre ma poitrine, comme en signe de prière. De l’autre, il arrache ma culotte, la frotte contre son nez et la fourre dans sa poche. Je me tords dans tous les sens pour le faire basculer, mais il semble avoir pris racine dans le sol. Je n’ai pas le temps d’esquiver le poing qui percute ma pommette gauche et mon nez. Le sang dévale sur mes lèvres ; le goût de fer me force à cracher plusieurs fois. Il plaque ses paumes sur mes épaules, me colle au sol, prend son élan, et me pénètre d’un coup sec. Il commence lentement, puis de plus en plus vite. De plus en plus fort. Mon sexe, mes fesses, tout me brûle. J’ai l’impression qu’une bête aux mâchoires carnassières dévore mon ventre de l’intérieur.
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