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Critiques de Laura-Jane Gautier (5)
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Le feu ou rien

Merci à Masse Critique pour l'envoi de ce livre, hautement ambitieux, mais dont malheureusement je dois dire qu'il ne m'a guère convaincu.



Le compte n'y est pas. L'ouvrage hésite entre la réflexion philosophique, l'essai sociologique, le manifeste politique, la description historique et au final ne mène pas très loin à force de tourner en rond.



Le sujet est passionnant, mais ce jeu d'équilibre entre "on va revendiquer" et "on va vous expliquer", entre je vous montre depuis le cœur du réacteur (comme un militant) et je vous montre avec de la hauteur (comme un journaliste, un sociologue ou un historien), fait qu'on ne sait plus très bien où on se trouve. Ce livre s'adresse-t-il à n'importe qui, ou seulement à ceux qui ont déjà les mains dans le cambouis ? Au final, j'en ai peur, à personne.



Le sujet est passionnant, je le répète, on aurait pu attendre une réflexion sur la convergence des luttes, et surtout à un panorama de ces luttes où les différentes mouvances auraient pu être présentées. Ici rien sur LES féminismes, ou LES revendications LGBTQIA+ , ou LES tendances écologistes, mais un maelström indifférencié où tout vaut tout, ou tout se connecte à tout jusqu'à ne plus vouloir dire grand chose.



Ce qui pèche le plus ici, c'est la manière de dire. Rien n'est très clair, malgré une volonté affiché d'être didactique. On ne sent aucune pensée réellement structurée, et le ton manque singulièrement d'accroche. Aucun humour, aucun esprit histrionique et irrévérencieux qui font pourtant le charme et la force de la contestation, surtout quand elle oppose la jeune génération à l'ancienne, mais simplement un ton plat qui, à l'occasion, s'individualise car les auteurs parlent parfois en disant "je", en évoquant leur parcours. Mais là aussi, cette tentative de verser dans le témoignage qui aurait pu être intéressante et nous permettre une identification, n'est qu'à peine esquissé.



Petit point de détail, mais qui prouve quand même que les auteurs sont loin de totalement maîtriser leur sujet, évoquer "l'action directe", l'expliquer, la défendre, sans même évoquer le groupe terroriste qui porte ce nom, me paraît une erreur assez lourde.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Le feu ou rien

Si cet ouvrage est intéressant, ce n'est pas toujours par son contenu, mais indéniablement par sa forme bien plus révélatrice sur l'état d'une certaine jeunesse d'aujourd'hui à juste titre révoltée (essentiellement celle qui est éduquée et qui possède son lot d'habitudes liées aux modes de vie des grandes villes et dont la pensée peut être en partie résumé en un seul mot : parisianisme). Et si je trouve cet opuscule fascinant à un plus d'un titre, puisque déjà confronté à un certain jeunisme salvateur par ma fille jeune adulte, bien conscient des enjeux écologiques (notamment depuis la lecture roborative d'un certain ouvrage nommé "Saison Brune" sorti en 2012) et enthousiaste à l'idée que cette jeunesse éduquée pratique bien plus l'inclusion des minorités que "nous" avons été capables de le faire jusqu'à présent, je ne me reconnais pourtant pas dans le portrait dressé ici des plus de 35 ans, même si je constate bien trop souvent que ma génération reste naïve sur ces sujets (notamment sur les questions écologiques, le racisme systémique et la liberté de genre et de sexe).



"Le Feu ou rien", grâce à une mise en page intelligente et moderne, rend abordable ce sujet complexe qui est sur toutes les lèvres et divise les générations, il en fait d'une certaine manière une chose palpable sans qu'elle devienne tout à fait intelligible tant le propos est parfois confus et la portée analytique imparfaite voire simpliste : c'est un livre qui a tout l'aspect d'une étude sociologique mais qui n'en a pas la rigueur scientifique. Derrière ces notes de bas de pages inutiles (enfonçant des portes ouvertes) et ces tournures de phrases alambiquées, remplies de néologismes parfois superfétatoires (tant leur équivalent existe déjà en langue française, mais au moins ont-ils le mérite de décoder cette novlangue "moderne") et cachant bien mal certaines répétitions et lapalissades mises en exergue, on sent davantage un cri de colère d'une génération inquiète et inécoutée qu'un texte fondateur de l'activisme contemporain. Le principal objectif qu'il devait atteindre est tout de même coché : synthétiser et vulgariser un sujet (le militantisme chez les jeunes) pour en faire un objet de société usuel, de débat public. Mais la dernière page tournée, tout ceci ne s'articule pas forcément en concepts clairs à décliner en société pour faire de la pédagogie (à force de répétitions, les causes deviennent des conséquences et inversement, et les outils pour remédier à ces inégalités sont ainsi mal définis). En résumé un peu simplifié, et même s'il est de bon ton aujourd'hui de proclamer naïvement que les idéologies de droite et de gauche n'existent plus, les militants de gauche de la première heure sont déjà presque tous convaincus par les idées véhiculées par cette jeunesse "progressiste" tandis que les militants de droite y voient bien souvent une forme de "régression" de la société dont les valeurs sont foulées (le mariage pour tous, la PMA, le choix de genre) et ce livre ne réconciliera malheureusement pas ces deux camps. Tout juste donnera t-il des clés de compréhension et des éléments de langage pour les plus ignorants de l'intersectionnalité et les plus réfractaires face à ces changements. S'il y a bien un rapprochement entre les deux générations prétendument en opposition (car évidemment la séparation n'est pas aussi nette qu'on pourrait le penser), c'est sur ce constat que la jeunesse d'aujourd'hui est véritablement en train de faire bouger les choses, de faire trembler les fondements d'une société malade et inégalitaire (si elle n'a pas encore tout à fait réussi sur les questions économiques, elle le fait au moins à grandes enjambées sur les questions sociales), et l'urgence d'agir devient réelle. C'est là à mon sens la grande différence avec les générations passées, depuis la révolution. S'il y a opposition, elle est donc davantage idéologique que liée à l'âge, même si les deux sont liés (on est plus souvent "utopique" quand on est jeune et "réactionnaire" quand on est plus vieux), et c'est là que l'ouvrage ne remplit pas tout à fait sa mission et devient un simple lexique d'activiste (vous apprendrez donc les définitions de shadow ban, slacktivisme, trigger warning, fashtivism par exemple), un pot-pourri brouillon mais salutaire pour parents boomers en mal de connaissances face à ces nouveaux phénomènes qui puisent leur force dans les réseaux sociaux.



Pour une approche un poil plus intergénérationnelle, je conseillerai davantage le roman d'Abel Quentin "Le voyant d'Etampes" qui fut à deux doigts d'attraper le Goncourt 2021, et qui présente de façon plus comique et moins pédante ce fossé qui reste à combler entre deux générations dont le rapport de force est en train de basculer.
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Le feu ou rien

-MASSE CRITIQUE- Des thèmes intéressants, nécessaires et importants. Pourtant il y a quelque chose qui ne va pas... Ce n'est pas vraiment un livre pour les profanes mais pas un livre pour les connaisseurs non plus. Et c'est surtout un ouvrage assez brouillon, on ne voit pas toujours où les auteurs veulent en venir. C'est bien dommage et ça fait perdre de son impactef.
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Le feu ou rien

S’il existe pléthore de « manuels d’activisme » dont on peut discuter de la pertinence, peu de livres tentent comme le fait Le "Feu ou rien", portrait d’une génération engagée de retracer une forme d’histoire officieuse du militantisme des jeunes en France, de mai 1968 à aujourd’hui, et surtout maintenant.
Lien : https://www.madmoizelle.com/..
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Le feu ou rien

Dommage que je ne puisse mettre aucune étoile…

Ce bouquin pour moi servira à allumer la cheminée cet hiver.



Pourquoi ? Nous voici plongés dans la nouvelle génération qui croit avoir tout inventé et bouleversé, qui ne sait pas grand chose voire tout l’envers de la vie, de ses difficultés, de ses misères, etc



Nous savons d’emblée que les auteurs rejettent et se moquent de l’Académie Française et de son Dictionnaire, puisqu’ ils revendiquent l’écriture inclusive, ce qui a pour effet déjà de rendre la lecture difficile et ABSOLUMENT CONTRE-PRODUCTIVE, d’autant plus que cette prise de position n’est pas même capable de suivre ce mode tout au long de l’ouvrage. Il y a parfois des moments où les auteurs polymorphes, qui cherchent sans doute leur identité propre, sont à cours d’idées et d’arguments.

Et si vous êtes, lecteurs, complètement ignorants du VOCABULAIRE venu des USA à toutes les sauces pour expliquer les genres, les non genres, le wokisme, et autres mots barbares, ceci et cela, bref vous êtes hors circuit.



Le titre est déjà fort provocateur et la règle du jeu n’est guère synonyme de douceur et de tranquillité ni de clairvoyance ni de négociations ni de paix.

C’est un appel et un espoir à la résistance et au changement, au bouleversement. À l’anarchie aussi.



Un tel livre est à oublier d’autant plus qu’il prend des positions fausses et diabolisantes contre un certain parti qui pourtant dit la vérité, mais est de tout côté attaqué et honni par tous les médias et les autres….



La préface de Dialo jette déjà un froid dès les premières lignes.



Si la jeunesse déjà hautement inculte, déprimée, paresseuse, révoltée, sans idées politiques, sans savoir historique ni sociologique, continue d’évoluer et de régresser comme elle le fait actuellement, avec des activistes tels que les auteurs du bouquin, la France court des risques.



Un bouquin qui renseigne, certes sur les transformations et tentatives des jeunes d’aujourd’hui et de demain, mais qui prend position avec des auteurs qui veulent que la France et l’Europe deviennent polymorphes, révoltées, polysémiques, incompréhensible, désexuées.…



Bref, un bouquin inquiétant et scandaleux.



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