Plusieurs semaines passent et mes nouvelles résolutions semblent m’avoir définitivement perdue. Le fait de fixer Dann pour me prouver à moi-même que je suis capable de rompre ma solitude lui a fait croire, selon les dires de Sonia à qui il ne cesse de se confier, que je suis tombée éperdument amoureuse de lui. En le dévisageant de la sorte, j’admets aussi et surtout que j’ai des desseins particuliers pour son joli minois. En effet, j’envisage de reconstituer sur une toile sa beauté incroyable, de la forme superbe de ses yeux à chaque trait de son visage parfait.
Essayer de se prouver à soi-même qu’on peut rompre une forme « d’isolement » envers les hommes et vouloir faire le portrait de quelqu’un n’est pas forcément caractéristique de « l’amour » ou du « coup de foudre ». Ce sont des mots et expressions à sens fort qu’on a tendance à employer à tort et à travers. Mais je ne peux jeter la pierre ni à Dann ni à aucun de mes amis. En effet, la réalité, c’est que sur ce coup-là, je ne parviens pas à déchiffrer mes propres sentiments. Je suis une véritable bille en matière amoureuse. Je me demande même si cette chose si abstraite est réellement faite pour moi.
Je chasse toutes ces appréhensions de mon esprit. Je me concentre à nouveau sur la course, mais je ne cesse de l’observer et d’accélérer de plus belle. D’ordinaire si indéchiffrable, elle paraît grisée par la vitesse et ressemble à un véhicule au bord de la perte de contrôle. Mon cœur bat la chamade en la voyant ainsi, en entendant ses cris de joie et non pas de peur. Lorsque je prends le virage à fond, en dérapant, elle ne tressaille même pas. Au contraire, elle semble apprécier tout ce que j’aime : l’adrénaline, le danger, la rapidité, le fait de pouvoir s’évader complètement de soi-même. Elle me stimule et me permet d’aller plus loin, plus vite. Elle dégage quelque chose de sauvage, d’animal, dont je souhaiterais m’enivrer. Cet aspect d’elle me rend fou. J’ai envie de me dire qu’elle n’a jamais été aussi exaltée.
Je chasse toutes ces appréhensions de mon esprit.Je me concentre à nouveau sur la course, mais je ne cesse de l’observer et d’accélérer de plus belle. D’ordinaire si indéchiffrable, elle paraît grisée par la vitesse et ressemble à un véhicule au bord de la perte de contrôle. Mon cœur bat la chamade en la voyant ainsi, en entendant ses cris de joie et non pas de peur. Lorsque je prends le virage à fond, en dérapant, elle ne tressaille même pas. Au contraire, elle semble apprécier tout ce que j’aime : l’adrénaline, le danger, la rapidité, le fait de pouvoir s’évader complètement de soi-même. Elle me stimule et me permet d’aller plus loin, plus vite. Elle dégage quelque chose de sauvage, d’animal, dont je souhaiterais m’enivrer. Cet aspect d’elle me rend fou. J’ai envie de me dire qu’elle n’a jamais été aussi exaltée.
En général, mes relations s’essoufflent malheureusement assez rapidement. La magie des débuts ne persiste pas longtemps et laisse vite place à la lassitude. Plus aucun sujet de conversation n’agrémente les tête-à-tête. Seuls les parties de jambes en l’air réussissent encore à nous divertir, mais une relation basée uniquement sur le sexe devient rapidement un banal « plan cul ». On ne fait que faire l’amour, « baiser », et ce n’est pas ce que je recherche, car même les cinq-à-sept deviennent ternes et mornes, sans une petite étincelle de fougue. Jusqu’au moment où je ne ressens plus aucune attirance charnelle et que je décide de tout arrêter.
Une sorte de filtre invisible, probablement celui du désir et de l’adrénaline m’a empêché de répondre à X par une réplique sanglante. Parce qu’il m’a touché. Parce que j’ai senti le contact de ses lèvres contre mon oreille et que cela m’a coupé toute faculté de parole. Seuls ce lien avec X et ma respiration haletante retenez ma concentration. Cela n’aurait pas dû se produire, d’autant plus que je venais de faire l’amour avec l’homme idéal. Pourquoi ai-je été subitement attirée par son exact opposé ? Les mystères du désir et de l’alchimie physique sont malheureusement impénétrables. Et parfois illogiques, ce dont je me passerais bien.
J’entends sa voix au loin, alors que toute la faculté me dévisage.
– Si tu crois que je ne vais pas me battre pour toi, tu te trompes ! Je te prouverais que je vaux mieux que cet idiot. Je te montrerais à quel point je t’aime.
Le flot de mes larmes redouble. Je m’en veux terriblement de lui infliger ça. Je souhaiterais l’apaiser définitivement en effaçant les souvenirs de notre relation de sa mémoire. J’aimerais que l’une des filles qui me reluquent vienne le réconforter et qu’il m’oublie immédiatement dans ses bras.
Je dois m’évertuer à ne plus croire en rien, à ne plus entraîner quiconque dans ma chute.
– Tu sais ce que dit Oscar Wilde ? « Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir de ce qu’elle s’interdit ». C’est exactement ce qu’il va t’arriver. Je suis ta tentation, intrépide Juicy. Faire l’amour avec moi, c’est explosif. Je t’ai menti. Je n’ai oublié ni tes fesses ni tes seins. Ils sont inoubliables. Je sais que c’est la même chose pour toi. Tu n’as oublié ni mon torse ni ma bite. J’ai aussi conscience qu’un seul contact de ma part te met dans tous tes états. Je suis prêt à t’en faire la démonstration tout de suite.
Je m’impressionne et prends le risque de l’embrasser à nouveau. Ce qui arrive est inouï : elle me laisse faire, n’oppose aucune résistance. Je l’embrasse doucement, tendrement, puis avec fougue, avidement. Je profite de chaque instant passé auprès d’elle. Je ne reprends pas mon souffle. J’ai peur qu’elle ne se ravise, qu’elle m’envoie définitivement paître et face cesser la magie de nos lèvres réunies. Mais elle ne le fait pas. Elle a l’air d’adopter mes conseils. Cette soirée est devenue définitivement nôtre.
– Ce n’est pas ce que tu pensais lorsque j’étais si proche de toi contre le véhicule et que je te rendais tellement haletante… C’est moche de se mentir à soi-même, alors que tout ce que l’on souhaite visiblement obtenir dans sa vie, c’est de l’excitation et des orgasmes à n’en plus finir. Je pourrais t’aider pour ça, tu sais… J’aime les beautés sauvages et révoltées, qui sont semblables à des véhicules au bord de la perte de contrôle… Je t’adore déjà…
– Tu veux la vérité ? Tu me plais. Tu es juste la plus belle fille que je connaisse. Je ne lâcherais pas l’affaire, je n’abandonnerais pas le fait de vouloir te conquérir. Même si je dois te harceler pour cela, même si ça doit prendre des années entières. (Il me fait un nouveau clin d’œil). Les autres filles ne m’intéressent pas, je peux te le jurer. Elles ne t’arrivent pas à la cheville et sont devenues invisibles depuis que tu as croisé ma route.