Citation de LAULAULA
Dans le vaste hall de la gare, les voyageurs allaient, venaient, se croisaient.
À l’écart de ce brouhaha ambiant, où se mêlaient, douceâtres effluves corporels et parfums bon marché, Lara attendait. Malgré ses efforts pour paraître calme, son souffle saccadé trahissait son anxiété. (...) Travailleuse, bonne élève, elle adorait lire, à l’inverse, communiquer se révélait une épreuve. Lorsqu’on lui parlait, entre la crainte d’être agressée et celle ne pas savoir répondre, une panique irraisonnée la submergeait. Finalement, elle noyait ses propos dans un verbiage pompeux, multipliant et mélangeant les subjonctifs, plus-que-parfait, futurs antérieurs et diverses tournures désuètes qu’elle affectionnait chez ses auteurs préférés, mais qui, dans l’esprit de ses congénères, trahissaient une différence à la limite de la dégénérescence mentale. En conséquence, Lara se reconnaissait dans le Robinson de Daniel Defoe, sans que personne n’ait jamais pour elle la sollicitude d’un Vendredi.
À l’écart de ce brouhaha ambiant, où se mêlaient, douceâtres effluves corporels et parfums bon marché, Lara attendait. Malgré ses efforts pour paraître calme, son souffle saccadé trahissait son anxiété. (...) Travailleuse, bonne élève, elle adorait lire, à l’inverse, communiquer se révélait une épreuve. Lorsqu’on lui parlait, entre la crainte d’être agressée et celle ne pas savoir répondre, une panique irraisonnée la submergeait. Finalement, elle noyait ses propos dans un verbiage pompeux, multipliant et mélangeant les subjonctifs, plus-que-parfait, futurs antérieurs et diverses tournures désuètes qu’elle affectionnait chez ses auteurs préférés, mais qui, dans l’esprit de ses congénères, trahissaient une différence à la limite de la dégénérescence mentale. En conséquence, Lara se reconnaissait dans le Robinson de Daniel Defoe, sans que personne n’ait jamais pour elle la sollicitude d’un Vendredi.
