« J’écris, j’essaie de limiter exactement le profil d’une idée, d’un acte.
Somme toute, je cerne des fantômes, je trouve les contours du vide, je dessine.»
Jean Cocteau, Opium, décembre1928 - avril 1929, Dpt. des Manuscrits, BnF
« L’horrible nouvelle m’accueille. J’entre dans le salon. On me dit :
« Il est mort ». Peut-on comprendre des paroles pareilles ? Pierre est mort, lui que j’ai vu partir bien portant ce matin, lui que je comptais serrer dans mes bras le soir, je ne le reverrai que mort et c’est fini à jamais. je répète ton nom encore et toujours. « Pierre, Pierre, Pierre, mon Pierre », hélas cela ne le fera pas venir,
il est parti pour toujours ne me laissant que la désolation et le désespoir. »
Marie Curie, Journal, 1906
Il n'est même pas vrai que les '' décisions '' - très généralement secrètes, et presque toujours funestes - qui modifient en permanence l'environnement et les conditions de l'activité humaine soient prises dans la seule perspective du profit économique à court terme, et en négligeant à cette fin toute autre préoccupation. Elles sont le produit de la démence parcellaire, du développement automatique de la pensée fragmentaire des spécialistes. De la liquidation de toute compréhension dialectique qui existait dans la pratique humaine, sinon dans la connaissance théorique.
Le pouvoir est à présent seul. Il ne voit plus que lui-même dans son spectacle ; et ses propres raisonnements. Personne ne peut plus lui répondre. Il devient fou. (Le tyran fait fouetter la mer, irradier la terre. C'est une bêtise assez commune qui s'est armée de pouvoirs jamais vus.) La seule réponse extérieure est celle, désastreuse, des choses qu'il manipule. Le pouvoir appelle donc chaque désastre un succès ; qui devra en entraîner un autre, par une course sans fin. La série des échecs est son unique projet, victorieux de tout.