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Citation de Ortie27


Longtemps la terre se demanda quelle offense elle avait faite aux hommes pour qu’ils la condamnent ainsi à cette pluie de grenades. Elle essayé de comprendre. Elle chercha comment se protéger. Enfouir sa tête entre ses mains, se recroqueviller,offrir le moins de prise possible aux coups, se durcir pour les empêcher de la pénétrer comme ils le faisaient, devenir plus dure que les bombes pour que les projectiles rebondissent sur sa peau et explosent aux visages étonnés des hommes : elle aurait aimé, mais elle ne pouvait pas.
Alors, elle continua d’encaisser les coups. La haine grandissait en elle. Elle était de plus en plus laide, de plus en plus usée. Elle pensait maintenant que plus rien, jamais, ne pourrait pousser en elle. Trop d’éclats d’obus et de débris d’acier étaient sous sa peau. Elle pensait que bientôt sortirait de son sein fatigué des arbres de métal, violents et rouillés. Elle n'espérait plus. Et puis l’hiver arriva et il se mit à pleuvoir sans discontinuer.
Ce fut d’abord un peu de réconfort, comme si le ciel lavait ses plaies. Les coups, bien sûr, continuaient mais elle les sentait moins. Elle devenait plus molle, plus facile à écarteler. Elle s’en inquiéta même, se demandant si les hommes n’allaient pas profiter de cette facilité pour la retourner complètement.
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