J’ai longé des routes,
Traversé des terres que je ne connaissais pas.
J’ai fait saigner mes pieds.
J’ai erré longtemps jusqu’à atteindre, un jour, le haut de la colline.
Je me suis arrêtée.
A mes pieds,
Sur des kilomètres, à perte de vue, se tenait un campement.
Un amas immense de tentes et d’abris.
Une ville entière d’enfants pieds nus et de réfugiés.
Je suis restée là, à les contempler.
J’ai embrassé du regard cette foule qui se tenait serrée.
Et je suis descendue, lentement, au milieu des miens.