Laurent Grzybowski

L’Eglise, “experte en humanité” dont parlait Paul VI en 1967 a connu une succession de crises terribles récemment.



Les révélations de scandales sexuels, mais aussi financiers ont mis en lumière une structure où les pouvoirs ne sont pas équilibrés par des contre-pouvoirs, du fait d’un cléricalisme accepté de tous. De tous ? Non ! Le pape François fustige cette mentalité délétère et tente d’envoyer l’Eglise “à la périphérie”, là où se trouvent sûrement tous les catholiques qui ont déserté silencieusement les bancs de la messe dominicale.



Et pourtant, aucune voix ne s’élève ou alors elles ont été étouffées par les média chrétiens eux-mêmes. Comment expliquer cette omerta ?



Laurent Grzybowski, journaliste et Anne Guillard, universitaire n’expliquent rien. Ce n’est pas l’objet de leur ouvrage. Mais ils entrouvrent une fenêtre - “vingt propositions pour sortir de la crise catholique” - qui fait l’effet d’un courant d’air vivifiant dans la sacristie.



Certaines concernent la figure du prêtre, la place des laïcs, le discours de l’Eglise, bref, il y en a beaucoup : c’est un petit livre très dense.



Sa publication a donné lieu à des passes d’armes entre catholiques, certains applaudissant l’auteur, d’autres le traitant de “protestant” ou qualifiant même son œuvre de “satanique”.



Pourquoi lire ce livre ?

Tout d’abord, pour les profanes, c’est une sorte de visite commentée d’une grande et vieille institution. Nos guides placent sous le faisceau de leur torche des aspects inconnus, qui sont tout à fait intéressant.

Pour les catholiques, c’est un livre qui pousse à réfléchir et peut-être à creuser certaines questions.