(....) car maintenant Marion doit cesser le combat contre elle-même ; maintenant elle comprend que cette place qu’il lui a offerte elle n’a jamais su vraiment l’accepter, qu’il a été difficile pour elle de l’accueillir, cette place, car elle doit reconnaître qu’elle n’a pas voulu aimer ce gros homme confortable et accueillant qui ne correspond à rien de ce qu’elle croyait pouvoir ou devoir attendre d’un homme, uniquement parce qu’elle avait été incapable d’imaginer qu’on puisse l’aimer vraiment, elle, qu’on puisse lui faire une place à elle, et incapable de penser qu’un homme qui pouvait l’aimer était aussi aimable parce qu’il était capable de l’aimer, et non pas, comme elle l’avait cru, comme elle s’était débattue contre elle-même pour le croire : haïssable ou méprisable à cause de ce qu’il l’aimait, comme s’il fallait qu’il soit trop con pour l’aimer, ou comme si l’aimer elle, c’était déjà mériter son mépris ou son indifférence.