L'écrivaine Edith Wharton, première femme à avoir obtenu le Prix Pulitzer, et sa nouvelle "Ethan Frome" sont au menu de ce Book Club, avec, pour en parler, l'écrivain Laurent Mauvignier et la traductrice et enseignante Julie Wolkenstein.
Pierre Krause, responsable éditorial de Babelio intervient chaque vendredi pour partager les avis des lecteurs du site.
#litterature #classiques #bookclubculture
____________
Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_
Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture
Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4¤££¤8PLKpTasoeXDrqL19¤££¤
ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2
Suivez France Culture sur :
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture
Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
-T'es quand même pas devenu kirghize, non ?
-Non, c'est juste que j'ai compris un truc.
-Un truc ?
-Si on a peur des autres, on est foutu. Aller vers les autres, si on ne le fait pas un peu, même un peu, de temps en temps, tu comprends, je crois qu'on peut en crever. Les gens, mais les pays aussi en crèvent, tu comprends, tous, si on croit qu'on n'a pas besoin des autres ou que les autres sont seulement des dangers, alors on est foutu. Aller vers les autres, c'est pas renoncer à soi.
Elle ne pouvait pas accepter de voir son fils sombrer dans la délinquance parce qu’il pensait que sa vie n’avait aucun sens ni aucune importance ; elle ne s’y résoudrait pas et avait compris ce qu’il fallait faire, parce qu’elle le voulait aussi pour elle, qu’elle avait besoin de reconstruire sa vie, la leur, redonner du sens à la vie, tout remodeler, dessiner une vie humaine dans un monde qui ne sait plus l’être.
Ma mémoire, c'est comme de la poussière dans la lumière épaisse du matin.
C’est pas comme un bijou mais ça se porte aussi, un secret.
Comme on refuse de se trouver nez à nez avec ce qu'on aurait trop longtemps désiré, prenant conscience que ce qu'on a aimé c'est le trajet et non l'arrivée
Tu sais, j'aurais voulu savoir te raconter la couleur et le grain qui agite l'océan au moment du coucher, avec ce bruit si particulier du ressac, juste pour étonner ton regard... pour y surprendre cet étonnement que je crois ne lui avoir jamais vu...
Il se disait, les choses importantes sont celles-ci : les marches dans la ville, la mer, des nuages au-dessus des têtes et puis les livres, les films et aussi les carnets, les feutres rouges pour vider de soi tout ce qui n'y tient pas, quelques soûleries, de quoi s'abrutir, les oiseaux, le petit matin, faire l'amour et n'attendre rien que le plaisir de l'amour. Du temps et un travail pénible et l'envie de faire autre chose, de partir encore, comme, après que Pauline était partie à l'étranger, il avait eu le courage de partir en Toscane, à Londres et à Berlin.
ma mort n'est pas l'événement le plus triste de ma vie, ce qui est triste dans ma vie c'est ce monde avec des vigiles et des gens qui s'ignorent dans des vies mortes comme cette pâleur, cette mort tout le temps, tous les jours, que ça s'arrête enfin,je t'assure, ce n'est pas triste comme de perdre le goût du vin et de la bière, le goût d'embrasser, d'inventer des destins à des gens dans le métro et le goût de marcher des heures et des heures
Il a attendu parmi les hommes et les femmes, au milieu du bruit des pas et des premiers cris de retrouvailles, qu'une image vienne à lui, qu'elle le submerge, qu'elle soit là, dans l'oeil, dans la tête et tout le corps et tout en lui a été envahi par ces yeux que soudain il a vus : ce sourire, très vite, ces bras autour de son cou comme un collier de chair et d'air. Et alors il n'a plus pensé à rien. Il a rougi, ses yeux ont brillé. Et puis ce soulagement, cette douceur intacte et les larmes dans leurs yeux à tous les deux - Pauline, Tony, avec dans le regard des autres comme si ces deux-là ne s'étaient jamais séparés.
Bientôt , il y aura la mort qui s'invitera dans le hameau comme elle s'invite partout , car elle est partout chez elle , chez elle quand elle veut , prenant ses aises dans des appartements où elle n'avait jamais posé les pieds ni daigné lancer un coup d'oeil ; soudain chez elle , comme une reine sans pudeur et sans gêne, vaguement obscène, laissant hagards et démunis tous ceux qui avaient cru un instant qu'elle les avait oubliés. ( p 584 )