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Citation de LesProsesdumonde


Comme je fais avec tous ces gens que je peux voir, ces hommes que je ramène pour combler le vide où j’étouffe, toute seule, la nuit, quand il faut des bras, n’importe lesquels, jamais les mêmes, pour serrer fort et croire dans la nuit qu’à ce corps-là on pourrait tout dire, sa peur, son vide, cette envie idiote que quelque chose enfin arrive, n’importe quoi qui nous délivrerait du piège de n’avoir rien que son temps à regarder, que son corps à voir dans les rues pour aller nulle part, se rassurer un peu de ce que rien n’arrive que les jours et les nuits qui se couchent sur les jours et les nuits, et nous dessous, étouffés, têtus quand même parce qu’on veut croire qu’un jour il y aura des choses à attendre, pourquoi pas quelqu’un, on se dit que ce sera quelqu’un parce qu’on ne sait pas quoi imaginer d’autre pour changer sa vie - et ne plus regarder par la télé, le soir, la vie des autres nous renvoyer le vide dans lequel elle nous trouve.
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