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3.6/5 (sur 10 notes)

Biographie :

Pour Libération, entre 1985 et 2000, puis pour Télérama, Laurent Rigoulet a effectué de nombreux reportages sur l'Amérique noire et sa musique. Il a rencontré à New York les principaux protagonistes de la scène rap.

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Une fille facile, de Rebecca Zlotowski, avec Mina Farid, Zahia Dehar, Clotilde Courau (prix SACD du film francophone à la Quinzaine des réalisateurs, Festival de Cannes 2019). Sortie le 28 août. Un sacré pari ! Rebecca Zlotowski fait naître à l'écran Zahia Dehar, qui défraya la chronique en 2008 alors qu'elle monnayait son charme explosif auprès de joueurs de l'équipe de France de foot. Dans Une fille facile, Zahia s'inspire avec bonheur de son propre sens de « l'aventure et de la liberté » pour faire battre le c?ur d'un beau film tourné dans un décor que les festivaliers connaissent bien. Armée d'une démarche chaloupée et d'une voix alanguie à la Bardot, gonflée d'un désir rayonnant qui peut virer au noir en un clin d'?il, Sofia, son personnage, descend des banlieues de Cannes pour se frotter aux richesses qui paradent en bord de mer. Entre les palaces bâtis à flanc de colline et les yachts mouillant au large, elle chasse le plaisir et la fortune comme elle l'entend, réglant le tempo d'un jeu sensuel et cruel dont elle connaît les fruits, l'infortune et les vertiges. Zlotowski révèle une actrice passionnée, mélancolique et curieuse (son film de chevet est Cet obscur objet du désir, de Buñuel). Dans ce drame où les classes se frictionnent et se brûlent, la cinéaste offre à l'ancienne escort girl la chance de relancer les dés et de s'affranchir d'une image qui l'a dévorée pendant des années. Elle regarde Zahia avec désir, intelligence et tendresse, sonde l'étrangeté de sa beauté. Et lui rend tout son mystère. ? Laurent Rigoulet

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation

Il avait trouvé un disque que personne ne connaissait, il en avait décollé l’étiquette et le cachait sous son sommier quand il dormait. Une reprise de « Apache » des Shadows dont il dirait plus tard qu’elle était l’hymne national du hip-hop. On aurait dit que la cavalerie débarquait, les cuivres sonnaient la charge dans un roulis de batterie et de percussions que Kool Herc prolongeait jusqu’à ce que la foule crie grâce. Il appelait ça « le manège ». Il attendait deux heures du matin, l’heure la plus brûlante de la nuit, pour nouer sa boucle, rajoutant de la vitesse à la vitesse, de l’écho à l’écho, de la transe à la transe, déroulant sous les pieds de ses fidèles une terre souple sur laquelle ils rebondissaient, une terre pour rivaliser d’audace et d’héroïsme, une terre pour s’envoler, faire des vrilles et des sauts périlleux.
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Les mélodies s’effaçaient dans la scansion du rythme, le rythme infernal de la ville qui tremble, qui vacille et palpite, son cœur malade, son cœur vaillant, son battement obsédant, son squelette fendillé, son corps désossé, le corps maigre et juvénile de la ville qui renaît. Soudain on n’entendait plus les chanteurs, on n’y faisait plus attention, un espace vierge s’ouvrait devant nous, une nouvelle page comme une mer à traverser, un sable humide pour imprimer nos pas. Coke La Rock ne lâchait plus le micro, et d’autres le réclamaient à leur tour, ils se pressaient autour de lui, malgré les consignes et les menaces, ils se massaient autour des platines, ils sautaient sur l’estrade, ils étaient si nombreux que le sol menaçait de s’effondrer.
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Et c’est au Hevalo que Kool Herc a connu son illumination. Il s'est mis à enchaîner les parties rythmiques, les séquences qui rendaient dingues quand il les passait et dingues quand il ne les passait pas. Il posait deux copies du même disque sur les platines. Quand une séquence s’achevait d’un côté, il la faisait repartir de l’autre, le feu ne faiblissait pas. Il avait le compas dans l’œil, l’aiguille retombait pile dans le sillon, le vinyle craquait comme s'il se déchirait, les tympans sifflaient, et ça n’en était que meilleur. Plusieurs fois le même tremblement, la même cascade, le morceau s’ouvrait, le temps se dilatait, la musique tournait sur elle-même comme un cyclone dont on n’apercevait plus le cœur, les danseurs cherchaient l’équilibre sans savoir où la vague les projetterait.
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Nous rêvions d'un nouvel élan. La musique, il fallait qu'elle explose, qu'elle bouscule tout sur son passage.
Tu nous vois danser ? Tu nous vois bondir ? Tu l'entends gueuler, ton quartier ? Le monde qu'ils ont abandonné, tu l'entends crier ? Ils l'ont négligé, ils l'ont lâché, ils ont largué les amarres, et bientôt il se dressera face à eux, le nouveau monde, le monde de demain.

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La musique, proclamait-il, est un bien précieux, elle vient de loin, elle nous unit au passé, elle fait vivre les nôtres avec nous, ils ne nous quittent jamais. Elle nous relie au monde des travailleurs, il faut la faire voyager, il faut la partager.
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- Justement, je veux expliquer ce que vous faites à présent, votre action contre la violence des gangs, comment la danse et la musique peuvent remplacer les bagarres, effacer la violence. La paix, l’unité, l’amoure, les réjouissances.
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La musique, ils voulaient qu’elle bascule, qu’elle leur file entre les doigts, qu’elle soit mystérieuse, dangereuse, insaisissable, qu’elle leur crame les jambes, qu’elle les fasse sauter d’une époque à l’autre.
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À quoi ça sert de rester collé à son territoire ? Montre – moi l'intérêt de veiller comme une armée sur des rues couvertes de gravats ? La maison est vide ! Elle est entièrement vide ! Peux – tu me dire pourquoi nous en sommes à nous entre tuer comme de pauvres cinglés pour un asile où on veut nous abandonner ? Ouvrez les yeux, nom de Dieu, nous sommes en 1971, nous brûlons en silence. Personne n'en parle, tout le monde regarde ailleurs. Vous l'avez remarqué ? Allumez la télévision, plus personne ne sait que nous existons.
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