Chapitre 8, page 52
Drea, énervée contre Chad pour une raison inconnue, nous voit, Amber et moi, nous diriger vers La Coquille Coquine et décide de se joindre à nous.
- Qu'est-ce qu'il a fait ? se renseigne Amber. Il a oublié de s'extasier sur ton bronzage ?
- Je n'ai pas envie d'en parler.
- Parce que j'ai raison ?
- Parce que je refuse d'évoquer ma relation adulte avec une fillette qui en est encore à craquer pour des héros de bandes dessinées.
Drea se tait pour regarder le short de bain Superwoman d'Amber et l'énorme S jaune qui lui barre la poitrine.
- Et c'est la fille qui boude pour obtenir ses quatre volontés qui me dit ça !
- Vous pourriez arrêter, toutes les deux ? Je passe une sale journée et votre énergie négative me déglingue encore plus.
- Pourquoi ? Que s'est-il passé ? me questionne Drea.
- Je n'ai vraiment pas envie d'en discuter maintenant. Plus tard, d'accord ?
- J'en connais une qui est en plein syndrome prémenstruel, observe Amber.
- Un peu de compréhension, c'est trop demander ?
- Je parlais de moi, précise-t-elle.
J'inspire un grand coup.
- Bon, écoutez, on va dire que moi je fais l'accompagnatrice de la sortie de classe à La Coquille Coquine, et que vous, vous avez interêt à bien vous tenir, sinon vous devez attendre dans le car.
- On aurait dû y aller en car. (Amber se met à traîner les pieds comme si elle avait des poids accrochés aux chevilles.) Jamais vu un sable aussi lourd. C'est beaucoup trop fatigant pour les jambes.
- Tu aurais peut-être dû éviter de trimballer ton play-boy sur ton dos.
- Qu'est-ce que j'entends ? Ces cannes de serin ont soulevé un étudiant de quatre-vingt-dix kilos ? s'étonne Drea.
- Tu pourrais t'intérresser un peu moins à mon absence de muscles et un peu plus à ta cellulite, rétorque Amber avec un coup d'oeil vers ses cuisses.
- Pardon ?
- Tu m'a bien entendue.
Drea s'arrête net et se met à onduler des hanches.
- Je te mets au défi de trouver un gramme de cellulite.
- Drea, dis-je tout en me déplaçant pour cacher la vue à un pépé qui s'intéresse sérieusement à son derrière. (il fouille d'ailleurs dans son sac de plage à la recherche de ses lunettes.) Sois un peu raisonnable. Tu sais bien qu'elle plaisante.
- C'est vrai, ça ? demande-t-elle à Amber en plissant les lèvres pour bouder.
Amber hausse les épaules, jette encore un regard aigu en direction de ses fesses, et arrondit un sourcil.
- Qu'est-ce que vous pouvez être vaches l'une avec l'autre, dis-je. Parfois je ne comprends même pas comment vous arrivez à rester amies.
- Oh, t'en fais pas, Lucy: on est vaches avec toi aussi, me répond Amber. J'espère que tu ne te sens pas exclue.
- Malheureusement, non.
- Mais mes piques verbales ne sont trempées que dans l'amour, tu sais ? poursuit-elle.
- Dans l'amour ?
- Mais oui, tu sais bien que ce n'est pas méchant.
Elle me claque une grosse bise sur la loue, puis se retourne pour faire la même chose à Drea.
- C'est vrai, quoi ! Je vous aime, les filles, c'est ma manière de le montrer.