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Citation de Danieljean


Le canot à fond plat qui l’emportait maintenant, par lents à-coups, sur l’eau trouble, virait lentement vers l’est pour se placer dans le vaste demi-cercle de bateaux, qui se refermait progressivement sur l’espace délimité par les tresses de roseaux marquant l’emplacement des filets. Et tandis qu’il se rapprochait, par petites poussées, la nuit égyptienne tomba : tous les objets prirent soudain une apparence de bas-reliefs sur fond d’or et de pourpre. Dans les dernières lueurs mauves du couchant, la terre était devenue opaque comme une tapisserie, frissonnant par endroits en mirages de brume, en reflets d’horizons qui se dilataient et se contractaient, comme si le monde se réverbérait sur une bulle de savon tremblotante, prête à s’évanouir. Les voix aussi sonnaient tantôt plus graves, tantôt plus douces et claires au-dessus de l’eau. L’écho de sa propre toux se propagea sur le lac comme une chauve-souris aux ailes incertaines. C’était le crépuscule, mais il faisait encore chaud ; sa chemise lui collait à la peau. Les rais d’ombre qui avançaient vers eux découpaient seulement les contours des îles frangées de roseaux, ponctuant la surface de l’eau comme de grandes pelotes d’épingles, comme des pattes, comme des touffes.
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