Lea Gabriel

Prologue :
«… Comme chaque matin, après quelques minutes, il tend la main vers le dossier de l’unique chaise des lieux, la tire vers lui et s’y assied, las d’espérer un réveil qui tarde.
— Danael, tu me manques tant. Est-ce que tu m’entends ? Est-ce que tu me sais auprès de toi ? Danael, cela va bientôt faire quatre mois que tu es dans cet état. Je ne sais pas où tu es parti, si tu es heureux, là-bas. Mais n’oublie pas qu’ici aussi, il y a des gens qui t’aiment, qui s’inquiètent pour toi. Je t’aime et te voir ainsi, jour après jour, dans cet état, me fait horriblement mal. Tu es si proche et si loin à la fois, de nous, de moi. Sans toi, j’ai perdu une partie de mon âme. C’est dur d’avancer. Nous reconstruisons lentement les dégâts causés par le feu. La forêt reprend vie. Les blessés sont tous guéris, les morts ont été pleurés et enterrés. Nous avons construit une annexe à la maison pour accueillir les enfants qui ont voulu nous suivre, avec une belle salle de classe. Ils sont heureux et foutent le bordel partout. Tu aimerais voir cela, ils rendent chèvre tout le monde. C’est bien. Cela anime une maison bien silencieuse s’ils n’étaient pas là.
» Quant à Noah, après de longues discussions, je dois te l’avouer, nous avons trouvé un terrain d’entente. Il vit avec nous, il reste associé au clan des Hauts Lacs avec un titre particulier, celui de compagnon de notre guérisseuse qui a intégré le clan. C’est une autre des conséquences qui a chamboulé notre quotidien. Il est fou amoureux de Cécilia et ne s’en cache pas. C’est beau de les voir se promener main dans la main. Nous sommes en train de construire une maison d’accueil et de soins à côté de notre maison. L’étage sera pour ton frère et sa compagne, le bas aura des salles de soins et des chambres, un peu comme ce qu’avait Cécilia en Australie. Ton frère s’est posé, il est plus calme, plus souriant, plus taquin, aussi. Entre ses facéties et les enfants, je ne sais pas lesquels sont les plus terribles ou lesquels nous avons envie le plus d’étriper. Je crois que cela t’amuserait beaucoup, je suis même certain que tu y rajouterais ton grain de sel. Danael, s’il te plait, reviens. …»

Retour à la case départ :

« … J’avais salué mon père, un nœud à l’estomac, car je n’avais aucune idée de la prochaine fois où j’entendrais sa voix.

— Attends ! Mon fils, nous trouverons une solution. En attendant, fais attention à toi.

J’avais raccroché l’âme en peine. Mon intuition était bonne. Je n’avais plus eu mon père en ligne jusqu’au mois dernier, lorsque ma mère m’avait appelé et que je l’avais eu, lui, au bout du fil.

— Ethan, j’espère que tu vas bien. Tu n’es pas obligé de me répondre. Je voulais juste te dire que nous allons fêter les cent ans de ta mère. Je ne t’oblige à rien, mais ce serait vraiment une belle surprise pour elle si tu pouvais venir pour ce week-end, au moins cette fois. Fils, je veillerai sur toi, Cy ne te quittera pas d’une semelle, tu ne seras pas obligé de participer aux animations, tu pourras rester à la maison. Nous trouverons un moyen pour ce week-end que les loups ne t’approchent pas de trop prêt. S’il te plait, viens à la maison. Fils, j’aimerais te serrer dans mes bras, tu me manques beaucoup. J’espère sincèrement que tu vas bien, mais j’ai aussi besoin de le voir, pour le croire. Douze ans c’est long comme punition pour un moment d’inattention de ma part. Viens, seul ou accompagné d’un compagnon, il sera le bienvenu, lui aussi.

Il m’avait raccroché au nez sans attendre une quelconque réponse de ma part. Stupéfait, j’avais éclaté en pleurs, comme ça, juste devant la porte de ma maison, le son de sa voix en échos dans mes oreilles. Douze longues années à échanger au travers de ma mère et de Cy. Ma famille me manquait, mon père me manquait ...»

Prologue :

« … Il attrapa mon mollet droit et ma cheville gauche qu’il fit passer de chaque côté de son corps, prenant place entre mes jambes.

— Vas-y, Ethan montre-moi comment tu te donnes du plaisir.

Heureux de le satisfaire, je continuai éhontément à me masturber, léchant mes lèvres sèches, lui envoyant un appel muet des plus explicites de ce que j’attendais de lui. Ses yeux ne me quittèrent pas d’une seule seconde, sa propre érection exposée à mon attention, preuve flagrante et ruisselante qu’il adorait ce qu’il voyait.

— Vas-y, jouis pour moi. Maintenant Ethan !

Obéissant à son injonction, mon orgasme fut immédiat et fulgurant. Je peinai à reprendre mon souffle, totalement avachi dans mon lit après la déferlante de plaisirs qui me secoua jusqu’aux os.

— Ethan, ronronna-t-il, rejoins-moi, je t’attends. Cesse de lutter mon cœur. Viens à moi, m’implora-t-il.

Je fixai, encore étourdi, le bout de mon lit où son image s’estompait déjà, se floutant puis s’évaporant dans l’obscurité, me laissant seul face à ma réalité et mon esprit dérangé. ...»

Cybel Elys Glade :
Cy
«…Aujourd’hui, je me nomme Cybel Elys Glade. Mes amis et intimes m’appellent plus simplement Cy prononcé « sail ». L’origine de mon diminutif ? Un jeu de mots avec les deux premières lettres de mon prénom et une analogie avec « black sail1 », à cause de la couleur de mes cheveux noirs et mon aisance à la voile. Je n’ai pas non plus tout de suite réussi à cacher mon origine galloise en débarquant sur ce continent et un enquiquineur de l’époque, férule de cinéma, s’est amusé à faire le rapprochement. Comment leur en vouloir ? Si proche de la vérité et en même temps si loin de mon histoire. Je m’y suis faite et j’aime bien, alors pourquoi changer ? C’est avec ce nom que je me suis intégrée à la meute d’Ibirian et que je suis devenue son premier lieutenant. Ce qui fait de moi un loup assez puissant, je dois bien le dire et respecté. C’est important.
Je pourrais commencer mon histoire en vous parlant de ma meute d’origine. Mais son existence reste un mythe …»

Chapitre 2 :

« … Je dévisageai l’homme, confus. Lui ; la seringue vide ; à nouveau lui. Je me retrouvai assis, par terre, sur le cul, les jambes étendues devant moi, les bras ballants.
— Mais qu’est-ce que ? essayai-je d’articuler.
Ma tête devint de plus en plus lourde, impossible de bouger, mes sens s’endormaient, les sons se diluaient dans l’air. Lionel hurla quelque chose du style, « Ne touchez pas à l’Aura ». Deux coups de feu claquèrent dans l’air, atténués par la sensation de coton enfoncé dans mes oreilles. L’odeur de la poudre assaillit mes narines. Comme au ralenti, je vis Lionel tomber, puis Priam et fus submergé par le goût ferreux du sang frais. La salope, elle venait d’abattre les deux pumas
Je voulus… Je voulus …»

Chapitre 3 : Quelle déception !
«… Ma gourmandise me ramena à mon dessert et à la petite note subtile de gingembre dans le chocolat.
En ouvrant les yeux, que je n’avais pas conscience d’avoir fermés, il était à deux doigts de mon visage, à m’observer intensément. Avant que je prenne peur ou que je réagisse, il me souffla :
— J’adore ce petit bruit de gorge que tu émets. Magnifique !
Je rougis, de la tête au pied, du compliment et de sa proximité. Voyant ma réaction, il afficha un petit sourire satisfait et carnassier, avant de reculer à nouveau de quelques pas. C’en était indécent. Cet homme mettait dans tous mes états, me laissant pantois. «Compagnon», mon jaguar avait sa réponse toute faite. NON ! C’était impossible...

Chapitre 2 :

« … Mes yeux se fermaient malgré moi, conscients que nous n’étions qu’au début du cauchemar.
— Bonne nuit, petit Aura. Je viens de t’attraper. Cela n’a pas été facile de te courir après. Tu m’as donné du fil à retordre, dix longues années. C’était une très belle partie de chasse, petit coquin. Tu es enfin à moi. Je t’ai gagné…
D’où ça sortait ça ?
Je ne savais pas qui il était, ce qu’il voulait.
Je m’écroulai après ces mots, sombrant dans un sommeil sans rêves.»

Chapitre 4 : Compagnon ?
« — Est-ce que je suis ton prisonnier ? redemandai-je d'un ton plu ferme à Kylian.
— Bien sûr que non, je t'assure, je ne te veux aucun mal, je veux juste des réponses. Vous êtes-vous installés sur mon territoire ou êtes-vous de passage ? La loi veut que vous veniez vous présentez à moi, ton frère et toi. Je suis en droit de te demander pourquoi vous ne l'avez pas fait. je suis en droit de te demander d'où tu viens...»