Le silence s'installa. J'observai les expressions ferventes de mes disciples. J'y lus un nouvel enthousiasme. Peut-être parce qu'ils avaient pris la mesure de mon réel pouvoir... Ils attendaient que je prenne la parole. Cela me rappela des rêves que j'avais faits : j'étais actrice et je ne me souvenais pas de mon texte.
- Je vais...
Ma voix se cassa. Je me raclai la gorge et réessayai.
- Je reviendrai plus puissante que jamais, affirmai-je sur un ton que j'espérais digne d'une sainte. Vous êtes mes yeux.
Il fallait qu'ils le soient, qu'ils surveillent l'Apparat, qu'ils se surveillent les uns les autres.
- Vous êtes mes poings. Vous êtes mes épées.
La foule poussa des cris de joie. En choeur, ils me répondirent Sankta Alina ! Sankta Alina ! Sankta Alina !
- Pas mal, commenta Mal alors que je m'éloignais du balcon.