Porter la cause de l'autre, ce n'est pas s'en tenir au geste moral d'empathie pour plus faible que soi, qui a pour défaut de reconduire la hiérarchie des places entre sauveurs et victimes : l'autre dont on porte la cause n'est pas une victime à soutenir mais un-e allié-e potentiel-le. C'est en portant la cause d'un-e autre, vu-e comme élément d'une alliance qu'il s'agit de construire, que l'on peut faire apparaître les causes communes d'une communauté politique. C'est faire "un pari sur un nous".