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Citation de Glaneurdelivres


Les poupées n’ont pas d’âge, je n’ai pas d’âge. Cependant, je rappelle leur âge à ceux qui me regardent. Quand Josefa a ouvert la boîte, je l’ai bien vu, ses yeux ont fait un long aller-retour entre maintenant et son enfance. Je l’ai regardée aussi, j’ai souri. Je souris toujours, je l’ai déjà dit. Elle a pris conscience du temps passé. Ses mains m’ont saisie, ont épousé mes formes, comme d’habitude, le temps n’avait plus de sens. J’ai su tout de suite que Josefa avait peur. (…)
Ce mois de septembre 1943, au lieu d’être assis sur les bancs de l’école, on faisait de la géographie appliquée sur les routes de France. Les trains. Les voitures. A pied. Moi, toujours dans des bras.
On est serrés, on se dépêche, ils transpirent, les cernes se creusent sous les yeux, les mots sont rares, on économise tout. Les mots de consolation et de tendresse ne consolent pas, ne câlinent pas, ne soignent plus. On ne mange pas à sa faim. Impossible de dire que tout va bien, mais on s’habitue parce qu’on s’accommode même à la souffrance, elle devient supportable quand elle dure longtemps.
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