Léon Denis

1927 et déjà c'était la crise, sociale, politique, économique et morale !

Les courants d'idées, de sentiments et d'intérêts se heurtaient violemment, encore et toujours !

Mais sans cela, la France serait-elle la France ?

D'ailleurs qu'est-ce que la France ?

Si je me pose ici la question, c'est que dans l'introduction de son livre intitulé "le génie celtique et le monde invisible" et paru en 1927 aux éditions Jean Meyer, Léon Denis déplorait que notre nation ait perdu de vue ... hé oui déjà ... la conscience d'elle-même, de son origine, de son génie et de son rôle dans le monde.

Que Dieu me savonne et que Molière me pardonne !

Qu'allais-je donc faire dans cette galère ?

Une brocante ensoleillée, une caisse pleine de brochés orignaux, un titre énigmatique, pas de quatrième de couverture pour briser le rêve ... et c'est le drame !

Me voilà plongé dans un peu plus de 300 pages de théories fumeuses, me voilà grimpé dans un chêne affublé d'une serpette et tout de blanc vêtu.

C'est le drame ! vous dis-je.

Le génie celtique fait d'esprit de liberté, de droiture et de justice vient de se prendre une pilée par les subterfuges et les vices, par les habiletés latines.

Vercingétorix, le magnifique héros gaulois a déposé les armes devant un cynique envahisseur débauché ...

Peu importe, les romains ont fini par fuir en masse.

Et les invasions germaniques passèrent en trombe.

90 % de sang gaulois coulent donc dans nos veines de petits français.

Garanti pure cervoise !

Et, c'est tant mieux car seul le génie celtique ancestral peut nous sauver.

Mais là n'est pas vraiment le propos, car Léon Denis a des révélations à faire dans son livre, des éléments nouveaux à offrir sur le secret de nos origines ... qui lui ont été dictés par des esprits libérés de la vie terrestre !

C'est que l'auteur de ce livre dit avoir été inspiré par les grands celtisants de l'espace.

Et, c'est là, juste à point nommé qu' Allan Kardec vient à surgir !

Suivra une évocation de Jeanne d'arc qui a, elle aussi, entendu ces voix venues de l'espace !

Puis de Victor Hugo, de Pierre Leroux, de Jean Reynaud, de Mazzini et de Camille Flammarion dont les pratiques spiritistes sont brandies comme autant de gages de sérieux de la pensée de Léon Denis.

C'est un peu court, jeune homme !

Donc, pour résumer, plongez le génie celtique dans une marmite de potion magique.

Ajoutez-y une pincée de christianisme primitif, un brin de nationalisme et une bonne poignée de grains de druidisme.

Laissez mijoter durant quelques 322 pages.

En fin de cuisson, saupoudrez d'un nuage de réincarnation.

Laissez bien refroidir avant de tenter quelque lecture que ce soit.

Dans la deuxième moitié de mon exemplaire, depuis 1927, les pages n'avaient pas été coupées.

Preuve qu'à défaut de génie celtique, nos aïeux ne manquaient pas de discernement dans leurs lectures ...