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Critiques de Léonid Guirchovitch (6)
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Schubert à Kiev

"-Vous êtes cantatrice? À vos services !

.......L'Opera, ca vous conférait un statut et, par-dessus le marché, ca vous permettait de jouir de protections personnelles à tous les niveaux."...., " protections personnelles", hum, hum.....

La cantatrice c'est Valia, en faite elle est pianiste, Pania est sa fille. La mère travaille à l'Opera, la fille dans un journal. Le sujet d'un livre de Nikolai Févr, découvert par la fille sur le bureau de son patron, qui la fascine, va se révèler prémonitoire pour elle et sa mère. Lozinine le metteur en scène de l'Opera de Kiev, "une personnalité hautement paranoïaque présentant des pathologies sexuelles bien prononcées " découvrant leur secret au sujet de son père va leur entamer un chantage pervers........



Nous sommes à Kiev, au printemps 1942.

L'Ukraine indépendante, voit en Hitler l'homme qui délivrerait la Russie du bolchevisme, mais les boches s'avèrent être à la hauteur des russes.......Staline ou Hitler, le même enfer. L'éphémère griserie de l'indépendance va laisser sa place à un régime de terreur, arrestation, pendaisons,......massacre de Babi Yar.

Une histoire où la Musique est l'épicentre, Kiev et son opera les principaux lieux de l'action et Schubert, - le symbole de l'ère romantique, d'une époque qui incarne la liberté et qui prend fin avec les nazies et leur conception de " musique dégénérée " -, l'explication de sa présence arrive tout à la fin.



L'auteur Leonid Guirchovitch, premier violon à l'Opera de Hanovre à l'intelligence, la verve et l'humour sans égal , nous immerse dans un monde riche de sensations, foisonnant de références musicales, historiques, littéraires* avec un langage ironique et imaginatif, qui donne un récit trés coloré mais aussi dense. Bien que souvent déroutant avec les différents points de vue des protagonistes, où le nationalisme ukrainien, le bolchevisme, l'antisémitisme, le national-socialisme allemand s'affrontent sur tous les domaines, musical, littéraire, historique, politique....sur fond de connaissance érudite. - même les protagonistes eux-mêmes peinent à s'y retrouver :) -, l'orchestration géniale des personnages et des événements, relance constamment notre curiosité. L'auteur est un coquin, non seulement il accélère le rythme les cent dernières pages, mais il nous réserve aussi une surprise à la fin.

Un livre puissant, une lecture exigeante, parfois un tout petit peu trop.



".....avec Schubert je n'ai pas peur de mourir....avec Schubert je n'ai pas peur de vivre.

Même quand la vie est plus noire que la mort."





*Pour qui est curieux , les bas de pages vous donnent de multitudes d'info sur l'histoire en général, l'histoire de la musique,de la littérature, de l'art...., passionnant, pour qui ce genre de lecture ne rebute pas.

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Meurtre sur la plage

Le narrateur,alias l'auteur,part d'une vraie histoire,celle de Haïra Arlozorof, chef de la section politique de l'Agence juive,tué d'une balle la nuit du vendredi 16 juin 1933, sur la plage de Tel-Aviv, alors qu'il s'y promenait avec sa femme Sima, pour mener sa propre enquête sur ce meurtre non élucidé.

En 117 pages, il nous analyse,décortique,faisant une autopsie complète de cet homicide, à travers un pan de l'histoire d'Israel et des juifs d'Europe durant la montée du national socialisme, l'histoire de sa propre vie et l'histoire d'amour entre Arlozorof et Magda Goebbels (oui, ce Goebbels ! ). Il appelle à la barre successivement la veuve, les experts, les juges, les témoins,....et Magda à travers son journal intime. Qui a tué Arlozorof ? Toutes les versions semblent peu convaincantes.L'auteur qualifie l'histoire, de "Rashomon palestinien" ("Je pense à ce film de Kurosawa qui porte sur le témoignage ou plutôt son impossibilité : nul ne peut être témoin,seulement partie prenante") et bouclera lui-même l'énigme (!!).

C'est très bien écrit,l'humour corrosif en bonus. Beaucoup de références historiques,littéraires et cinématographiques, c'est passionnant ! L'unique problème ( et c'est la raison pour laquelle je ne donnerais que trois étoiles), c'est trop pour 117 pages. Il faut déjà un peu lire sur la vie d'Arzolorof et d'autres détails historiques pour pouvoir tout suivre.C'est ce que j'ai fait.Donc un récit court, mais long et difficile à lire.Je pense quand même que ça en vaut la peine,pour qui aime un peu les "challenges"( Éditions Verdier!!!).

Une petite note sur l'auteur: né en 1948 à St Petersbourg ,il y a fait des études de violon.Il quitte la Russie dans les années 70 pour Israel, et vit et travaille en Allemagne depuis une vingtaine d'année,comme premier violon à l'opéra de Hanovre.L'écriture,il l'a initiée avec Nabokov,d'où ses fréquentes références à l'auteur dans ce livre.
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Schubert à Kiev

Bookycooky attendait ma critique...

La livrer immédiatement m'était impossible, mes impressions devaient décanter ...



L'action se passe à Kiev durant la seconde guerre mondiale et plus précisément dans le petit monde de l'opéra de cette ville, monde où les bruits de l'extérieur ont peu de place, du moins lors des premières pages.

Nous découvrons le chef d'orchestre allemand Münster et le metteur en scène Lizinine qui est sous ces ordres. Lizinine exerce un chantage odieux sur Valia, très belle pianiste, afin d'obtenir ses faveurs ainsi que celles de sa fille Pania, il a en effet découvert que le père de celle-ci était juif.



Ces événements se déroulent alors qu'au dehors, d'autres, plus importants, ont lieu sans que les protagonistes s'en préoccupent particulièrement : les nationalistes ukrainiens avaient accueilli avec ferveur leur indépendance octroyée par l'Allemagne, ils se révèlent collaborateurs mais doivent rapidement déchanter : l'indépendance se révèle factice, Kiev est occupée, la terreur règne, les juifs ont été massacrés á Babi Yar .

D'un côté donc le monde de l'opéra avec ses préoccupations individuelles (qui va pouvoir partir à Odessa ?, l'amour de Pania pour un Allemand...) et de l'autre, l'Histoire, en filigrane tout d'abord mais qui va au fil du livre prendre plus de place, la frontière entre ces deux mondes s'estompe.

Schubert à Kiev est parsemé, lors de la relation des événements qui se déroulent à l'opéra, de nombreuses références à la musique bien entendu mais également à la littérature et à la peinture. L'autre monde n'est qu'esquissé, il se livre à travers les lignes.

Très belle construction de ce roman qui évoque les mouvements d'une sonate, et sa complexité.

L'ironie perce à de nombreuses reprises.

C'est un livre important, ne vous attendez pas toutefois à y trouver de l'espoir : qu'est devenu le romantisme de Schubert ?







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Schubert à Kiev

Lire Schubert à Kiev c'est pénétrer dans un univers de musique classique et d'opéra et c'est bien sous les airs de Schubert , Beethoven et tant d'autres que l'auteur évoque la fin du romantisme sous le nazisme au travers de personnages collaborant avec les Allemands.

La toile de fond est un opéra autour duquel un metteur en scène fait preuve de persécution à l'égard d'une pianiste après avoir découvert ses origines juives. Les idéologies, parfois pas très claires et à double tranchant des personnages présents sont évoquées.

Ce livre est un trésor pour les férus de classique , en effet, Guirchovitch construit la trame de son roman autour de lieds, de références aux textes d'opéras ou événements liés à ce monde. D'autre part , la littérature russe et allemande n'est pas en berne non plus. Heureusement, beaucoup d'annotations en bas de pages sont nécessaires afin de comprendre où l'auteur veut en venir…

Je dirais que c'est une lecture assez éprouvante pour les lecteurs qui ne sont pas connaisseurs d'opéras (j'en fais partie) d'autant qu'il faut également avoir un minimum de bagages en allemand puisque certains passages ne sont pas traduits et ça ne s'arrête pas là... pourquoi ne pas rajouter une difficulté supplémentaire ! Il faut aussi être à la page concernant le conflit russe/allemand de 1942 ainsi que la collaboration ukrainienne.

Alors faut-il pour autant s'y atteler ?

Si je pars du principe que ce livre m'a légèrement ennuyée du fait de la rhétorique très spéciale et déclamatoire de l'auteur en plus de tout ce que j'ai évoqué plus haut , alors non. Cela dit ce qui est déplaisant à mes yeux pourrait se révéler comme une lecture impérative pour d'autres en vue de la singularité du style Guirchovitch et de son érudition. Certes, certains auteurs abordent ce sujet tout en revêtant leur plume d'une stylistique plus accessible sans transformer leur lectorat en nomade recherchant la lumière mais ne serait-ce pas un atout pour Guirchovitch de se distinguer dans ce genre de littérature propre aux auteurs russes ?

Un livre qui sûrement mérite une lecture et qui pourrait devenir fétiche pour certains.
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Schubert à Kiev

"Schubert à Kiev", la tragédie fantastique de Léonid Guirchovitch:





La vie est un vaste théâtre où chacun joue son propre rôle et puis s’en va

(William Shakespeare, « Comme il vous plaira » Acte II, scène 7)



À l’opposé de Platon qui considérait les artistes comme de dangereux illusionnistes et désirait les faire bannir de la Cité grecque, Aristote mettait en avant leur utilité sociale. Léonid Guirchovitch, premier violon à l’Opéra de Hanovre et écrivain, porte à merveille sa mission en affirmant dans son dernier roman Schubert à Kiev, paru aux éditions Verdier, que « Lorsque les canons parlent, les muses ne font pas que se taire : elles écoutent. Et elles retiennent. »



C’est en effet à une véritable catharsis que ce texte nous invite en situant sa narration dans la Kiev de la Seconde Guerre mondiale, cette Kiev écartelée entre ses velléités nationalistes ukrainiennes, son ambivalence face aux soviétiques, et son occupation par les nazis.

L’originalité du propos tient en ce que Guirchovitch s’éloigne d’un sujet qui aurait pu lorgner vers Guerre et Paix de Tolstoï, telle l’œuvre inoubliable de Vassili Grossman ( Pour une juste cause et Vie et Destin ), pour se concentrer sur l’Opéra de Kiev et la survie de ses artistes.

Le chef-d’orchestre Münster est un allemand autoritaire mais incompétent qui dirige au pistolet, le metteur en scène Lozinine, loin de la politique, louvoie selon ses ambitions : la terreur règne même pour Valia, pianiste dont la beauté la met au service des puissants.



la suite sur mon blog:



http://johaylex.wordpress.com/2012/03/15/schubert-a-kiev-la-tragedie-fantastique-de-leonid-guirchovitch/
Lien : http://johaylex.wordpress.co..
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Schubert à Kiev

Un livre puissant et dérangeant.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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