Il est traversé par une pensée vraiment bizarre, il se dit C’est vraiment bizarre de penser ça, pourquoi je pense ça, l’idée de rester là devant le tableau pour toujours.
Un point c’est tout.
Pour toujours.
Je reste là pour toujours.
Pourquoi je pense ça, se demanda Millefeuille. C’est bizarre.
Et non. C’est une idée simple, normale.
C’est ridicule, se dit Millefeuille, complètement ridicule.
Je m’en vais, il dit à voix haute, fort même.
(…) J’y retourne, dit Millefeuille, après un temps, j’y retourne. Je ne peux pas ne pas y retourner. Il se leva, il était quand même fatigué, mais il revint sur ses pas, et se planta de nouveau devant l’autoportrait. Il attendit un peu.
Au bout d’un moment, il entendit distinctement, Ça suffit l’agitation.
Il regarda autour de lui, personne. Évidemment, c’était le tableau.
Il soupira. Ensuite il dit, Je sais, je sais. Il avait envie de pleurer.