Lili Sorel

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Grand-papa me dit souvent que je dois être fière de mon père car il ne nous a pas abandonnés comme beaucoup d'expatriés belges. Alors, j'ai peur car je pense que, si je n'obéis pas, moi aussi, on va me laisser quelque part sans parents.

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Maman n'est plus qu'un souvenir et je ne peux pas la décrire.

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Je n'ose plus demander à mon père pourquoi maman ne revient pas d'Afrique. Papa a changé.

Comment écrire sa propre histoire ? […] Comment écrire un récit sur une vie qui a connu décès et blessures sans meurtrir encore plus profondément ceux qui font partie de cette vie ?

Je décide d’écrire un livre qui raconterait les aventures, les souhaits, les blessures et le combat de deux enfants métis, une sœur et son petit frère, privés de leur mère et d’un de leurs pays, riant malgré tout.

Je t’aime maman, j’ai mis trente ans à te le dire mais oui je t’aime, je ne t’ai jamais oubliée et je ne t’oublierais jamais.

La magie des mots et le pouvoir de la parole me guérissent aujourd’hui. Ce qui m’a été refusé avant est ma joie aujourd’hui.