Maïakovski n’aimait pas…
Extrait 3
obscurément je l'ai toujours
su même lorsque
dans ma jeunesse
il m'est arrivé de porter
des talons qu'on appelait aiguilles
combien d'années
d'entraînement
les fragments pour l'entrepôt
passent des pieds
jusqu'à la cervelle
combien de migraines
et parfois d'insomnies
pour cette accumulation
muette la plupart
du temps invisible
parce que oui on peut
le dire souvent la chose
se fait sans nous dans
notre dos ou sous nos pieds
et si elle ne s’accomplit pas
le poème demeure
un simple petit
ossement décoratif
disposé là et sans usage.