AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de catilidou


- Je suis persuadé que, si vous vous excusiez pour ce que vous avez fait, votre mari...
Je me levai en arrachant l'écharpe blanche de mon visage. J'avais les joues aussi brûlantes que si la fièvre m'avait reprise.
- Le sot, c'est vous, déclarai-je. Vous n'y comprenez rien. Mon mari me battait constamment. C'est un être méprisable et cruel auquel mon père m'avait vendue pour se débarrasser de moi. Et savez-vous pourquoi il m'avait vendue à cet individu inconnu et abject? Parce qu'aucun Tadjik ne voulait de moi. Parce que je ne vaux rien, sâhib.
Je me rendis compte que je hurlais, mais je ne pus m'arrêter:
- Et lorsque mon mari a eu la preuve que je ne valais rien, parce que je ne lui avais pas donné d'enfant - un garçon - il a voulu me tuer. C'est là que je me suis enfuie. Je me suis enfuie pour sauver ma vie, sâhib. Pour vivre. Alors ne me dites pas de retourner m'excuser.
J'avais tellement enroulé l'écharpe sur elle-même qu'elle ne formait plus qu'un noeud entre nous.
- Me retrouver face à mon mari. ce serait affronter ma mort, une mort longue, lentre et douloureuse. Vous comprenez, maintenant?
Il fixait le voile, et sa cicatrice cramoisie ressortait sur son visage tendu, entièrement vidé de son sang. Son trouble m'inspira une forme de satisfaction. Lorsqu'il releva les yeux, ses prunelles avaient noirci dans son cisage pâle et je compris alors que Layak avait dit vrai, que le sâhib était tendre, comme une femme. Sauf qu'il ne s'agissait pas de tendresse. Son visage n'exprimait que de la peine, de la compassion. Layak était trop insensible pour faire la différence.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}