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Citations de Linda Holeman (36)


Là où va ton cœur, te mèneront tes pied, dit un proverbe persan.
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" Tu en as le pouvoir. "
(Les dernières paroles de sa grand-mère marquent Daryâ à jamais).
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Ma grand-mère s'appelait Mahdohkt : Fille de la Lune.
Elle ne ressemblait à personne dans notre village; on la considérait comme une étrangère, pourtant c'était le père de mon père qui l'avait ame­née à Susmâr Khord après l'avoir épousée. Elle n'était pas tadjik : elle n'était même pas une enfant de ce pays. Elle racontait qu'elle était circassienne, originaire de la région montagneuse du Caucase qui se dresse entre la mer Noire et la mer Caspienne. Jeune, elle avait été très belle, avec une peau superbe, blanche et transparente, et des cheveux châtains striés de mèches qui brillaient comme du miel.
Mâdar Kalân me racontait des histoires de sa vie dans ces lieux inconnus, truffées de détails qui semblaient précis et véridiques, alors qu'elle était incapable de se souvenir de la date du jour même, de son dernier repas ou bien encore des noms des habitants de notre village. Quand elle me narrait ces histoires d'antan, son visage affichait une sérénité qui donnait l'impression qu'elle rêvait éveillée.
Elle m'expliqua qu'en raison de sa grande beauté ses parents l'avaient vendue, ainsi que le faisaient ceux de nombreuses autres petites mon­tagnardes au teint pâle, aux grands yeux et aux crinières indomptées. Ces filles étaient très recherchées par les sultans des Eaux-Douces d'Asie, sur les rives du Bosphore. Elle n'avait que huit ans quand on l'avait emmenée pour un long périple harassant. Sans confession de naissance, elle s'était vue attribuer un nouveau prénom à son arrivée au zenana du sultan où elle avait reçu l'enseignement de l'islam. Elle ne se souvenait pas du prénom que lui avaient donné ses parents, car personne ne le lui avait rappelé depuis plus de soixante-dix étés.
Elle était si jeune, beaucoup plus jeune que les autres montagnardes lors de ce premier voyage, qu'on l'avait affectée à la fille du sultan. La princesse la traitait comme un jouet vivant ; elle la baignait, tressait ses cheveux et la costumait de beaux atours. «Une enfant poupée, voilà ce que j'étais, disait ma grand-mère, traitée avec gentillesse quand la princesse était heureuse, giflée et pincée quand sa mauvaise humeur prenait le dessus.»
Au bout d'un certain temps, la petite Mahdohkt avait grandi et la prin­cesse s'était lassée de son joli jouet. Elle l'avait envoyée vivre cloîtrée avec les autres filles et les autres femmes, et elle était devenue une concubine esclave. Je ne connaissais pas le mot concubine. Le jour où je lui en demandai la signification, ma grand-mère se contenta de hocher la tête.
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- Les djinns passent des parents aux enfants, précisa-t-elle, puis elle répéta: des parents aux enfants. De père en fils.
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Dans sa bouche, mon nom sonnait comme des notes de musique.
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Après avoir lu, pendant de longs mois, des livres qui ne m'avaient procuré qu'un plaisir tout relatif, avec "La perle du sud", je retrouve un goût réel pour la lecture.
J'avais une vision un peu étroite de la culture et de la vie de la femme marocaine,. Merci à Linda Holeman de m'avoir apporté un éclairage différent sur le sujet .
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Je me rendis compte que je hurlais, mais je ne pus m'arrêter :
- Et lorsque mon mari a obtenu la preuve que je valais rien, parce que je ne lui avais pas donné d'enfant -de garçon -, il a voulu me tuer. c'est là que je me suis enfuie. Je me suis enfuie pour sauver ma vie, sâhib. Pour vivre. Alors ne me dites pas de retourner m'excuser.
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Un autre silence s'écoula.
- Ne pouvez-vous pas essayer de comprendre, monsieur Ingram ? Il m'était impossible de... M. Bull m'a offert quelque chose... un moyen d'échapper à une vie de servitude, d'humiliation, il m'a offert... Pouvez-vous comprendre ? Dois-je vous supplier de me pardonner ? Je sais que vous pensiez que ma vie à Bombay serait...
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- Je suis persuadé que, si vous vous excusiez pour ce que vous avez fait, votre mari...
Je me levai en arrachant l'écharpe blanche de mon visage. J'avais les joues aussi brûlantes que si la fièvre m'avait reprise.
- Le sot, c'est vous, déclarai-je. Vous n'y comprenez rien. Mon mari me battait constamment. C'est un être méprisable et cruel auquel mon père m'avait vendue pour se débarrasser de moi. Et savez-vous pourquoi il m'avait vendue à cet individu inconnu et abject? Parce qu'aucun Tadjik ne voulait de moi. Parce que je ne vaux rien, sâhib.
Je me rendis compte que je hurlais, mais je ne pus m'arrêter:
- Et lorsque mon mari a eu la preuve que je ne valais rien, parce que je ne lui avais pas donné d'enfant - un garçon - il a voulu me tuer. C'est là que je me suis enfuie. Je me suis enfuie pour sauver ma vie, sâhib. Pour vivre. Alors ne me dites pas de retourner m'excuser.
J'avais tellement enroulé l'écharpe sur elle-même qu'elle ne formait plus qu'un noeud entre nous.
- Me retrouver face à mon mari. ce serait affronter ma mort, une mort longue, lentre et douloureuse. Vous comprenez, maintenant?
Il fixait le voile, et sa cicatrice cramoisie ressortait sur son visage tendu, entièrement vidé de son sang. Son trouble m'inspira une forme de satisfaction. Lorsqu'il releva les yeux, ses prunelles avaient noirci dans son cisage pâle et je compris alors que Layak avait dit vrai, que le sâhib était tendre, comme une femme. Sauf qu'il ne s'agissait pas de tendresse. Son visage n'exprimait que de la peine, de la compassion. Layak était trop insensible pour faire la différence.
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Ce continent obscur s'était donc immiscé en moi dès mes premiers pas sur son sol.
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M. BULL lâcha ma main pour pouvoir m'applaudir. Il souriait toujours.
- C'est splendide ! Tout simplement adorable, mademoiselle Daryâ, d'entendre l'anglais sortir si joliment d'une bouche indigène. Vous êtes vraiment intelligente.
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Vue de l'extérieur, c'était une histoire tellement banale, évidente pour toute femme. Il est bien difficile de se rendre compte de ce qui se passe quand on est au cœur même de l'histoire, empêtrée dans les rêves, les délires et les espoirs. C'était terminé maintenant. L'histoire avait une fin
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Je me trouvais à Tanger, et l'architecture de la ville, le visage des gens, leur langue, leurs vêtements, la végétation, les odeurs et jusqu'à l'air que je respirais m'étaient tous étrangers. Il n'y avait rien ici pour me rappeler chez moi - le petit coin tranquille d'où je venais, à Albany, dans l'Etat de New York.
Mais en jetant un coup d'œil en arrière, en direction du ferry-boat, je compris qu'il ne restait plus rien pour moi en Amérique non plus - plus rien ni personne.
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Je percevais les battements de son cœur, lents et réguliers, alors que les miens s'envolaient en désordre tels des pétales dans le vent.
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Il prit ma main dans la sienne comme s'il voulait la réchauffer.
- Vos mains se sont adoucies pendant le voyage, me dit-il.
J'essayai de ralentir ma respiration.
- Je ne travaille pas, l'air marin est...
Je me tus, car il faisait courir son pouce sur les coussinets de mes doigts.
- Touchez-moi encore, me dit-il en anglais, d'une voix si douce que je crus d'abord avoir mal compris. Touchez-moi, Darya, répéta-t-il, et il ouvrit sa main.
Je portai main libérée à sa cicatrice que j'effleurai cette fois de quatre doigts. Ils suivirent son contour légèrement dentelé qui courait de l'arrête de son nez sous son oeil et sa pommette. Ses yeux restaient plongés dans les miens. Je laissai mes doigts s'attarder sur sa joue, avant de les descendre jusqu'à sa mâchoire où je sentis sa barbe naissante.
Il inséra alors les bras à l'intérieur de la veste pour m'étreindre. Incliner la tête contre sa poitrine, respirer l'odeur fraîche de sa chemise blanche, sentir son coeur palpiter sous ma joue, tout cela se fit tout aussi naturellement que s'enfonce le soleil dans la mer. Nous demeurâmes très longtemps dans cette position. La chaleur que me communiquait son corps pressé de tout son long contre le mien me procurait une sensation de bien-être que je n'avais encore jamais connue.
- Darya, chucota-t-il enfin.
J'étais obligée de lever la tête vers lui. Il abaissa alors sa bouche et, pour la première fois de ma vie, je sentis les lèvres d'un homme se poser sur les miennes, Je répondis à leur pression et je les sentis s'entrouvrir légèrement, s'adoucir et subitement, sa bouche commença à bouger sur la mienne. Je l'imitai et j'eus l'impression que j'avais toujours su le faire, que David Ingram et moi faisions cela depuis toujours. J'aurais voulu que ce baiser dure éternellement.
Malheureusement, il s'arrêta : M. Ingram arracha ses lèvres aux miennes et je reposai la tête sur sa poitrine. Son coeur cognait à présent à un rythme effréné mais cela ne m'empêcha pas de l'entendre murmurer le nom de son dieu, Jésus-Christ, disait-il très doucement. Je relevai la tête.
- Vous priez?
Il m'adressa un sourire, beau et triste, et secoua la tête.
- Non, Cela fait longtemps que je n'ai pas prié.
- Mon non plus, dis-je. David.
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_Mais nous sommes pourtant assortis, ma chère, pour la seule raison que nous avons tous les deux un secret à cacher et que nous pourrions y parvenir en nous servant l'un de l'autre. Point positif supplémentaire : aucun de nous n'a d'autres attaches en ce monde.
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Lorsque le vent arrête de souffler, tout le monde s'immobilise, l'oreille aux aguets, car c'est au tour du silence d'apparaître menaçant.
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La patience est amère mais les fruits sont doux
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Ma voix n'avait cesser de passer abruptement d'un registre à l'autre, comme la surface du sable change de dessin sous le ressac.
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Mais tant qu'un cadavre ne se matérialisait pas, on ne pouvait pas déclarer que son propriétaire était mort.
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