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Citation de viedefun


— Venez avec moi.
— Où ?
— Dans la chambre. En voyant Mary s’arrêter et esquisser un mouvement de recul, un rictus amer déforma les traits de Wolf.
— Ne vous inquiétez pas, aboya-t-il. Je saurai dominer mes ardeurs sauvages, et quand vous serez habillée, vous pourrez ficher le camp de ma montagne.
Mary se redressa de toute sa taille et jeta à Wolf un regard hautain.
— Il n’est pas nécessaire de vous moquer de moi, Mr Mackenzie, dit-elle d’une voix calme, mais ferme. Elle était consciente d’avoir reçu du ciel à la naissance peu d’atouts féminins, mais elle n’avait pas besoin qu’on le lui rappelle de façon sarcastique. Elle s’était habituée à la banalité de son physique, avait admis le fait qu’elle ne pouvait rien y changer. Après tout, c’était un fait acquis, tout comme le lever du soleil à l’est. Étrangement, Mr Mackenzie la rendait vulnérable, et elle souffrait qu’il ait ainsi souligné son manque de charme. Les épais sourcils noirs de Wolf se froncèrent au-dessus de son nez aquilin.
— Je ne me moquais pas de vous, aboya-t-il. Je suis parfaitement sérieux. Je tiens vraiment à ce que vous quittiez cette montagne.
— Et bien, je partirai, bien sûr, répliqua-t-elle. Il était inutile de vous moquer de moi. Il mit les deux mains sur ses hanches.
— Que voulez-vous dire au juste ? Sa peau délicieuse s’empourpra de gêne, mais ses yeux gris-bleu gardèrent leur expression déterminée.
— Je sais que je ne suis pas séduisante. Que je ne suis pas du genre à éveiller les ardeurs... euh… sauvages d’un homme. Elle était sérieuse. Dix minutes plus tôt, Wolf aurait admis qu’elle était quelconque. Bien sûr, elle n’avait toujours rien d’une Vénus à la beauté ravageuse, mais il était sidéré que ne comprenne pas la situation. D’abord, il était Indien. Ensuite, était-elle assez naïve pour ne pas avoir saisi ses sous-entendus ? N’avait-elle pas compris à quel point sa proximité l’avait excité. Son désir était toujours aussi douloureux, et son corps exigeait plus de sensations. Il eut un rire rauque, sans la moindre trace d’amusement. Après tout, pourquoi ne pas continuer cette petite scène excitante ? Une fois qu’elle saurait la vérité, elle s’enfuirait sans doute le plus vite possible. Il plongea son regard noir et brillant dans celui de Mary.
— Je ne plaisantais pas. Le fait de vous toucher, être aussi près de vous, ça m’a fait bander. Elle le regarda en écarquillant les yeux.
— Fait bander ? Répéta-t-elle d’une voix blanche.
— Ouais. (Et comme elle continuait à le regarder comme s’il parlait une langue étrangère, il ajouta d’une voix impatiente :) Vous m’avez excité, si vous voulez un terme plus précis. Elle repoussa derrière son oreille une mèche soyeuse qui s’était échappée des épingles de son chignon.
— Vous continuez à vous moquer de moi, dit-elle d’une voix accusatrice. Jamais de toute sa vie, Mary avait… excité un homme. C’était impossible. Wolf était à la fois énervé et tendu de désir. Il avait appris à refouler ses pulsions face aux Blanches, mais cette petite bonne femme, avec son allure désuète et son air innocent, lui faisait perdre tout contrôle. Il était tellement frustré qu’il avait peur d’exploser. Soudain, dans un mouvement irrépressible, il la prit par la taille et l’attira contre lui.
— Vous avez peut-être besoin d’une démonstration, dit-il d’une voix rauque, avant de poser sa bouche sur la sienne.
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