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Citation de viedefun


Elle pressa le pas, un brin choquée qu’on se permette de crier dans une bibliothèque, même déserte.
— Oui, je suis là. Inutile de hurler. C’était Jack Russo, le chef de la police. Elle le connaissait de vue, mais ne lui avait jamais adressé la parole, et regrettait d’avoir à le faire. Pourquoi le maire n’avait-il pas promu un flic de Hillsboro au lieu d’embaucher ce rouleur de mécaniques sorti de nulle part ?
— Je n’aurais pas élevé la voix si j’avais vu quelqu’un, dit-il sèchement.
— Mais vous auriez trouvé porte close s’il n’y avait personne, rétorqua-t-elle. Le chef Russo n’était pas vilain, si l’on aimait les cous de taureaux et les larges épaules, ce qui n’était pas vraiment le cas de Daisy. À ses yeux, on ne développait pas une telle musculature sans une bonne dose de narcissisme. Elle peinait à lui donner un âge. Son visage était lisse, hormis de petites pattes-d’oie autour des yeux. Ses cheveux ras et noirs grisonnaient aux tempes. Il avait sans conteste passé l’âge de soulever des poids toute la journée. Son regard était insolent, et ses lèvres semblaient prédisposées aux moues narquoises. Pour ne rien arranger, c’était un Yankee – on le disait de New York ou de Chicago –, avec tout ce que cela impliquait de lourdeur et de rudesse. Elle soupira. En vérité, ce type avait réuni quantité de partisans autour de sa personne en très peu de temps. Le maire Nolan l’adorait, le conseil municipal lui était acquis, et les femmes célibataires, à ce qu’on disait, voyaient en lui le prince charmant.
— Que puis-je pour vous ? demanda-t-elle sur un ton de bibliothécaire, à la fois distant et serviable.
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