Tous ces souvenirs s’estompent à présent. Ces jours-ci, je n’exhume chacun d’eux qu’avec parcimonie, puis les range soigneusement dans leur tiroir. Je les compte. Je les protège. Chaque année, ils deviennent plus légers, plus translucides, fugaces éclats de douceur sur la langue. Si je peux les garder intacts, je me dis qu’un jour, je les transmettrai peut-être à Thomas. (p. 71)