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Critiques de Loïc Le Guillouzer (10)
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Rouge Karuk

Jim et Kate habitent à Los Angeles et sont bientôt à la retraite. Jim reçoit une lettre de son frère Dick, qu’il a pratiquement perdu de vue depuis près de trente, il est pacifiste depuis l’université tandis que Dick est devenu militaire professionnel. Celui-ci annonce à son frère qu’il a épousé Yana, la soeur de son meilleur ami, il est tombé amoureux du pays karuk, un peuple amérindien qui vit dans le nord de la Californie et les invite à venir les visiter au printemps prochain. Ils sont très intrigués et répondent à l’invitation. Ils passent quelques jours dans le village de Dick au mois de juin et tombent également amoureux de la région. Ils rencontrent les amis de Dick, ils sont très bien accueillis, seule Yana se montre réservée, en particulier à l’égard de Jim. Ce dernier doit encore travailler durant un an, mais ils décident qu’ils viendront aussi s’installer au village pour leur retraite. Kate se sent immédiatement dans son élément.



Un an plus tard, ils viennent s’installer dans leur nouvelle maison et découvrent la nature environnante. Kate s’intègre immédiatement, sa belle-soeur Yana l’apprécie beaucoup. Jim est un peu tête-en l’air et très spontané, ce qui lui vaut la méfiance de la belle Indienne, tandis les hommes du village l’apprécie rapidement, notamment pour ses talents musicaux. Jim est sûr d’avoir déjà croisé Yana quelque part, mais n’ose l’interroger en raison de son hostilité latente. Un jour, il se souvient de leur rencontre et choisit de préserver le secret. Yana et son frère Shan le comprennent et dès lors Jim fait intégralement partie de la communauté villageoise.



Il s’agit d’un livre très documenté sur les Karuk, leur histoire et leur culture, il s’agit plus d’un document que d’un roman. L’aspect romanesque est laissé à l’arrière-plan, les personnages sont peu travaillés et plutôt caricaturaux et je n’ai pas beaucoup aimé cet aspect. Jim et Kate décident en trois jours de vendre leur appartement pour passer leur retraite dans ce village, ce qui n’est pas très réaliste quand même, je doute fort qu’on prenne des décisions pour sa retraite sur un coup de tête, même si le paysage nous ravit. Yana est aussi un personnage très caricatural, elle se sent persécutée en tant qu’Indienne et n’aime pas les blancs. Elle exige même de Jim et Kate qu’ils murent la fenêtre de leur maison qui donne sur la montagne sur laquelle la ruée vers l’or a laissé de grosses cicatrices, elle ne se montrera agréable envers Jim seulement après qu’elle ait compris qu’il connaissait désormais son secret et ne le révèlerait à personne. Pour moi c’est un personnage excessif et antipathique, il faut dire que je n’apprécie guère les minorités revanchardes et racistes. Tout les peuples ont subi des injustices au cours de l’histoire, même chez les blancs certains groupes ont été opprimés à certaines époques (les serfs par exemple) et on ne peut pas se servir de ces tragédies historiques pour justifier le racisme anti blanc, qui ne peut qu’alimenter la xénophobie. De plus on ne peut pas faire reposer les crimes commis autrefois sur les populations actuelles, car ces personnes ne sont pas responsables des actes de personnes qui ne sont même pas leurs ancêtres directs, de cette manière on n’est pas près de connaître la paix sur cette planète !



On apprend beaucoup de choses sur les Indiens, notamment sur les massacres commis lors de la ruée vers l’or des années 1850. On parle aussi beaucoup d’un chercheur d’or respectueux de ses hôtes, Crazy Pierre, un Breton qui a fait fortune. Les descriptions de paysages sont très belle et inscrivent ce livre dans le courant nature writing et écologiste. Comme dit plus haut, le livre est très documenté, avec de nombreuses notes de bas de pages. Il ne s’agit pas vraiment d’un roman, l’histoire de Jim et Kate est surtout un prétexte pour nous livrer un document très abouti sur l’histoire et la culture de ce peuple méconnu. L’auteur parle aussi à la fin du manque d’engagement des jeunes qui ne restent pas au village et participent peu au projets de la réserve. L’écriture quant à elle manque un peu de fluidité.



Je donne un note moyenne à ce livre assez peu passionnant en dehors de l’aspect historique. Un grand merci à Babélio et aux Editions Goater qui m’ont permis de découvrir cette histoire.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Les noces d'Eglantine

Lors de la dernière opération Masse Critique proposée par Babelio, j’ai modifié ma pratique et sollicité plusieurs ouvrages. Trois étaient des romans de la rentrée, fort demandés naturellement. S’agissant des deux autres, je ne connaissais ni l’auteur, ni la maison d’édition, pas même le sujet abordé. "Les noces d’Eglantine" de Loïc Le Guillouzer m’a été attribué.



C’est connu, le hasard fait souvent bien les choses. Et là, devinez dans quel endroit est planté le décor de ce récit ? En Bretagne ! Dans le Trégor pour être précis, sur l’Île Grande, commune de Pleumeur Bodou, dans les Côtes d’Armor. C’est Angélique qui raconte l’histoire d’Eglantine, son amie de toujours, à un auteur rencontré par hasard au cimetière, devant la tombe de cette dernière. Eglantine était une jeune fille, puis une femme magnifique, qui voulait être libre. Femme fatale sans le vouloir, tant elle était belle, elle eut une vie amoureuse pour le moins compliquée, faite de grands coups de cœur et de profonds désespoirs. Il faut dire que tout avait très mal commencé…



L’écriture fluide et imagée de l’auteur, la simplicité du récit qui mêle le passé des deux amies et le présent de celle qui reste et retrouve l’amour à un âge auquel on n’y croit plus, font de ce roman une lecture aisée. Plus profond qu’il n’y paraît il raconte l’horreur d’une tentative de viol et de ses conséquences, dit la possibilité qu’ont les femmes de dire "non", montre l’importance de l’amitié, donne à écouter les musiques et à admirer les danses endiablées des festou noz. Il brosse, de plus, un magnifique tableau de cette région bretonne qu’est le Trégor, parle de la mer et de la beauté des paysages.



J’ai aimé ce roman sans ostentation, à la superbe couverture et passé un bon moment avec Eglantine malgré un destin pour le moins dramatique.



Je rends ici hommage à son auteur, décédé avant la parution de son roman.



Et je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Goater pour cette découverte.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Les noces d'Eglantine

Ce livre que j'ai reçu via la masse critique est une bonne surprise.

Yves, écrivain débarque à l'Ile-Grande et se promène dans les allées du cimetière. Il s'arrête face à la tombe d'une certaine Eglantine et c'est là qu'il fait la connaissance d'Angélique, qui a bien connu cette dernière.

A partir de là, Angélique va raconter au visiteur la vie quelque peu mouvementée d'Eglantine. Cette dernière n'a, en effet, pas eu une vie facile et l'on comprend que celle-ci se terminera de façon abrupte.

Ce roman est très bien écrit, c'est fluide et on se retrouve très vite proche des personnages que ce soit Yves et Angélique ou de l'amie décédée Eglantine.

Cette histoire est aussi un très bel hommage à cet endroit des Côtes-d'Amor et il est très agréable d'en ressentir les embruns.

Je me suis demandée où était la part de fiction et de réalité tant j'ai eu l'impression que l'auteur connaissait ce trio.

Le seul bémol est peut-être l'aspect redondant concernant la narration de la vie d'Eglantine.

Merci à Babelio et aux éditions Du-Mañ pour l'envoi de cet ouvrage.
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Légendes Anasazi. Contes du danseur de vent

Un recueil de contes que j’ai adoré.







Cet ouvrage est une retranscription écrite que l’auteur, Lou Cuevas, a faite au traducteur de l’ouvrage. Les récits ont donc été adaptés pour être couchés sur papier (l’oralité ne se retransmet pas mot par mot sur le papier).







J’ai vraiment adoré ces dix contes qui se lisent très facilement (en plus la découpe des paragraphes est parfaite pour une lecture en plusieurs temps).







À travers ses textes, on découvre une « réalité » sur le mode de vie et les conceptions de l’univers chez le peuple concerné. On y découvre les lois du mariage, les initiations, les relations aux esprits et à certains membres de la tribu – l’homme-médecine. On perçoit aussi un univers spirituel et terrestre très intéressant. Personnellement, j’ai envie d’en savoir plus sur ses populations.







Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que les titres ne nous donnent pas forcément le fin mot de l’histoire et que les contes eux-mêmes restent parfois énigmatiques. En effet, à la lecture, on se dit que le récit va porter sur tel ou tel aspect. Que nenni ! Je pense à un conte en particulier qui narre comment les écureuils sont apparus. Les récits sont des aspects cosmogoniques.



Tous les contes sont super, je les ai beaucoup appréciés. Ceci dit, comme certaines choses se répètent d’un conte à l’autre. Mais comme chaque conte se doit d’être lu individuellement, ces répétitions sont compréhensibles et ne posent pas de soucis à la lecture.







Mais ce qu’il m’a le plus marqué, c’est comment l’oralité a pu évoluer. En effet – et à moins que ce soit une faute du traducteur —, le narrateur évoque des chevaux. Or le cheval n’est introduit en Amérique que par les Européens. Donc il y a eu « intrusion » d’un élément plus récent dans les récits anciens.



Ceci dit, certains chercheurs affirment que des chevaux seraient passés par le détroit de Béring avec les premières populations avant de s’éteindre. Donc, il se pourrait aussi que le cheval soit une réminiscence d’un fait lointain. Dieu que c’est passionnant !







Un livre que j’ai vraiment apprécié et que je prendrai plaisir à relire à l’occasion ! Pour les amateurs de contes et légendes, je pense qu’il ne faut pas hésiter à y jeter un œil !
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Les noces d'Eglantine

Les Noces d’Eglantine de Loïc Le Guillouzer est le roman que j’ai eu le plaisir de recevoir lors de la Masse Critique « La rentrée littéraire à l’honneur ».

Un roman publié par les Editions Goater à Rennes, dans la collection Du mãn (« chez nous »).

Dans ce roman, la narration se fait par le biais du récit de Yves, écrivain, dans lequel s’imbrique celui qu’Angélique fait de l’histoire d’Eglantine, son amie d’enfance, notre héroïne. L’histoire d’Eglantine sera la matière du nouveau roman du narrateur.

Loïc Le Guillouzer a un don pour conter à la fois l’intime et l’évolution de la société tout en magnifiant la région du Trégor, dans les Côtes d’Armor. Il retranscrit très bien l’attachement profond à la terre, à la mer.

Il nous dresse le portrait d’Eglantine, femme libre, belle, sauvage, écorchée vive, une héroïne au destin tragique. Nous traversons l’histoire locale mais également l’évolution de la société en général, des années 1960 à 2000 : évolution des mœurs (on mesure bien le fossé des générations au début des années 1960 et cette solidarité de la jeunesse), combats à mener par les femmes.

« Rappelle-toi, on est en mai 68. Plus de cours au lycée, toute la zone industrielle en grève. Eglantine se syndique. Les salariés descendent en ville, à pied, manifestent avec nous. Yannick s’engage à fond. Pendant ce temps, nos mères paniquent, font des provisions de savon et de PQ. Du côté de la jeunesse, on hésite entre rigolades et revendications. On met le bazar dans les rues de Lannion. Les couples se forment, se séparent, un grand souffle de liberté bouscule les conventions et facilite les rencontres ».

J’ai beaucoup aimé ce roman. Yves et Angélique, avec simplicité, comme des parents ou des amis nous ouvrent la porte de leur maison et nous racontent l’histoire de ces deux amies d’enfance, de leurs rêves. On s’y sent très vite « chez nous ». En filigrane également, le travail de l’écrivain à l’œuvre.

Une belle découverte. Un grand merci à Babelio et aux éditions Goater.



« Toussaint - A l’Île Grande, la Toussaint n’est pas comme ailleurs. Un soupçon de nostalgie enveloppe le cimetière, mais pas de tristesse, ou si peu. Situé à Saint-Sauveur, juste devant le port éponyme, il dort tranquillement, entouré de murs de pierre rassurants au-dessus desquels plane le bleu de l’océan mêlé à celui du ciel. Quand la pluie tombe, grise, tout se confond, le granit, la mer, les nuages, la vase de l’estran. »





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Retour à Callahan

[SERVICE PRESSE]







Retour à Callahan de Loïc Le Guillouzer publié aux Éditions Goater.





Mon résumé :



Jennifer est indienne. Elle est la Descendante de Crazy Pierre, un chercheur d’or prolifique qui finira par devenir fou et se suicidera dans sa mine. Après une enfance maltraitée et devenue alcoolique, elle passera par la case prison à plusieurs reprises. Mais aidée par Sara et Yana, elle finira par trouver un sens à sa vie et à renaître de ses cendres.





Jennifer est une karuk. Sa couleur de peau, ses cents kilos et son franc parler font d’elle une jeune femme indienne qui se déteste. Elle, qui rêvait d’être blanche, grâce à son prénom americain, est élevée par un beau père alcoolique, une mère qui ne fait pas attention à elle et un demi-frère tripoteur. Délinquante, elle passe à plusieurs reprises, quelques séjours en prison. Devenue alcoolique, elle finit par trouver un boulot de vendeuse dans une boutique de souvenirs. Mais sa rencontre avec un écrivain qui cherche des descendants du chercheur d’or Crazy Pierre va changer sa vie.





Mon ressenti final :



Si j’étais enthousiaste à l’idée de démarrer ma lecture, je dois avouer qu’au fur et à mesure, l’attitude de Jennifer m’a agacée plus qu’elle ne m’a conquise. En perpétuelle rébellion, contre tout et contre tout le monde, elle m’a énervée de par son attitude. Rebelle, rageuse, agaçante, elle ne voit pas la chance qu’elle a d’avoir des personnes qui se soucient d’elle. Sara et Yana sont d’une patience à toute épreuve avec cette trentenaire arrogante et au verbe facile. Vulgaire, voire méchante à certains moments, c’est difficile de s’identifier à ce personnage.



Son attitude s’explique probablement par son enfance brisée par l’alcoolisme et la maltraitance, puis par ses passages en prison mais finalement, aura-t-elle fait quelque chose pour s’en sortir ou se faire aider afin d’apaiser son âme ? Non.



La plume de l’auteur est pourtant fluide et l’histoire se lit bien. L’humour est caustique et j’ai très souvent eu le sourire aux lèvres mais l’attitude de Jennifer m’a gonflé au possible. J’aurai pourtant aimé profiter pleinement de cette lecture qui retrace également une partie de l’histoire des amérindiens mais rien n’y a fait. J’étais même soulagée de refermer ce roman. Quel dommage... l’auteur a pourtant reçu des prix pour cette trilogie, je suis la première déçue de cette lecture mitigée.
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Retour à Callahan

En lisant la quatrième couverture, je m'étais construit tout un monde dans ma tête pensant que j'aurai appris énormément sur la culture amérindienne. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais choisi ce livre, j'étais très étonnée de voir un auteur français y prêter sa plume. Mais en refermant les pages, tout m'est paru succinct dans ce domaine, car il était plutôt question de résilience, la culture amérindienne était plutôt en second plan. Quelques mots par-ci, par-là, mais pour moi ça n'opérait pas vraiment. J'aurai aimé une entrée plus en profondeur. J'ai aussi été désarçonnée pendant une grosse partie de l'oeuvre par ceux qui n'arrivait pas à l'héroïne, je m'explique, tout était dans son passé, le présent, on avait l'impression qu'elle ne le vivait pas, même respirer par exemple, j'avais cette sensation qu'elle ne le faisait pas actuellement. Autour d'elle, il y avait beaucoup trop de personnes à l'intérêt trop peu équilibré à mes yeux, et leurs histoires prenaient trop d'importance par rapport à celle de l'héroïne, par exemple le cousin breton et sa vie personnelle chaotique n'entache pas vraiment la vie de Jennifer, elle compose avec et c'est tout, on aurait compris s'il était le héros du roman ou si c'était Jennifer qui agissait ainsi ou aurait des répercussions, il en est de même pour Yana, tout ce qui lui arrive et résolu n'a pas de valeur à mes yeux pour le personnages de Jennifer.

Le choix stylistique est un choix artistique qui se défend et même argumenté mais il m'a rendu Jennifer complètement antipathique et désagréable. Je pense que j'aurai plus apprécié le roman si un autre style plus doux et travaillé avait été pris.

Malgré tous ces points, j'ai apprécié comment le thème de la résilience a été amené et mené dans tout le livre, car il y a une grande portée universelle qui est propre aux cultures qui ont été opprimées et le sont encore parfois malheureusement toujours par les "barbus".
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Retour à Callahan

En ce moment je m'intéresse beaucoup aux Amérindiens ; à leur histoire et surtout à leur manière de vivre actuelle, entre adaptation au mode de vie contemporain, héritage culturel et racisme ambiant. C'est exactement ce que j'ai trouvé dans ce roman. Le portrait d'une jeune femme qui cherche sa voie, après avoir était maltraitée dans son enfance, avoir subit l'absence de son père et l'irresponsabilité de sa mère, la pauvreté et l'alcoolisme ambiants, le mépris généralisé des « barbus » envers les indiens, le déni du génocide perpétré sur ses ancêtres.



J'ai trouvé Jennifer, la protagoniste, attachante malgré ses travers et sa langue bien pendue, tous deux mués par une colère rentrée bien compréhensible. Elle avance comme elle peut en cherchant à être cohérente et juste, ce qu'elle arrive de mieux en mieux à atteindre au fil du roman. Ce sont les liens humains qui vont petit à petit lui donner le courage de se révéler à elle-même, trouver un sens à sa vie à la fois dans la continuité des générations qui l'ont précédée, en amenant sa personnalité propre et en accord avec l'époque actuelle.



Difficile de renouer avec ses origines quand elles sont méprisées et dévalorisées (le prof d'histoire parle encore des « sauvages freinant la progression des pauvres pionniers »), quand on subit une situation de minorité culturelle, quand son propre prénom appartient à la culture dominante, quand aucun modèle positif n'est présent autour d'elle, quand un ensemble de détails rappellent le terrible génocide qui a eu lieu. Et pourtant, c'est par là que Jennifer devra passer pour trouver de l'estime de soi et pouvoir construire sa vie.



Le type d'écriture est proche du langage oral. Ça nous plonge bien dans l'ambiance de cet ouest américain populaire et délabré et donne de la présence au personnage de Jennifer, qui ne mâche pas ses mots. Mais au-delà de ces aspects, j'ai trouvé le style assez inconfortable à lire.



La manière dont s'imbiquent les paysages m'a plu. Les lieux de délabrement pathétique, témoins de la violence, de l'alcoolisme, du machisme et du racisme, s'imbriquent avec des espaces de nature époustouflante, de grandes forêts, de rivières, de montagnes et de cascades, qui poussent à l'introspection et au silence. Je suis souvent étonnée par ces contrastes dans de nombreux endroits et c'est particuilèrement vrai pour le far west. Dans ce roman, ils sont aussi révélateurs des états d'âme de Jennifer.



Aujourd'hui les cultures amérindiennes commencent à se relever de leurs cendres. C'est un mouvement qui est encore difficile et que j'espère voir prendre de l'ampleur dans les années à venir. Tout n'est pas gagné car, comme le montre bien le roman, les descendants des chercheurs d'or et de cette mentalité de conquérants ayant tous les droits est toujours majoritaire sur place. Les romans ont leur rôle à jouer dans ce renouveau et celui-ci y participe.



Au delà de la cause amérindienne, ce roman a aussi un aspect féministe, en mettant principalement en scène des femmes et en montrant combien les difficultés s'accumulent, en étant à la fois Amérindienne et femme. Jennifer a en plus le problème de ne pas correspondre aux canons de beauté féminine et à ce qu'on attend d'une femme en terme de caractère et de manière d'agir. Elle parviendra pourtant à en faire une force.



Une lecture agréable et instructive malgré le style d'écriture et quelques coïncidences un peu forcées au niveau de l'intrigue.
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Le dragon rouge

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Rouge Karuk

Lorsque j'ai coché ce livre au Masse critique Babelio, le résumé m'avait plus : un folklore indien qui perdure dans une petite ville des Etats-Unis, une ambiance mêlant mystère et merveilleux autour d'une communauté à apprivoisée et à découvrir.



L a lecture m'a fait vite déchanté. L'écriture est simple, de court chapitre avec beaucoup de description des lieux et un équilibre de ces derniers avec les dialogues. Les croquis à chaque début de chapitre sont un régale pour les yeux. La description des lieux est vraiment bien travaillé à l'inverse de la description des personnages, voire de leurs développements. Le décor richement illustré donne cette ambiance que j'ai aperçu en lisant le résumé, mais fini par passer au second plan au fil de la lecture.

Le côté "histoire des blancs qui massacrent les peuples indiens" devient trop important, tant dans le charme de la ville que des discussions avec les populations. Non pas que je m'attendais pas un peu de contexte historique, vu que c'était annoncé, mais je ne m'attendais pas à avoir littéralement un cour dessus, surenchéris par les mauvaises appréhensions des différents personnages face à des étrangers, ici personnage principaux. La majorité des dialogues, rien qu'au début de l'histoire nous fait ressentir toute la haine, au lieu de nous faire découvrir les charmes de leur ville.

Accompagné de cela, les personnages principaux passent aussi au second plan avec les personnages secondaires, dont leur intervention ne donne pas au lecteur un bon moyen de s'accaparer les personnages. Ils sont juste des pièces du décor et bougent quand l'histoire en a besoin. Je n'ai pas trouvé de lien particulier avec, de quoi me rattacher et apprécier ces personnages.



Bref, si vous aimez l'histoire, des communautés fermés au étrangers et un peu de folklore indien, ce livre est pour vous.
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