Les Noces d'Eglantine de Loïc le Guillouzer est le roman que j'ai eu le plaisir de recevoir lors de la Masse Critique « La rentrée littéraire à l'honneur ».
Un roman publié par les Editions Goater à Rennes, dans la collection du mãn (« chez nous »).
Dans ce roman, la narration se fait par le biais du récit de Yves, écrivain, dans lequel s'imbrique celui qu'Angélique fait de l'histoire d'Eglantine, son amie d'enfance, notre héroïne. L'histoire d'Eglantine sera la matière du nouveau roman du narrateur.
Loïc le Guillouzer a un don pour conter à la fois l'intime et l'évolution de la société tout en magnifiant la région du Trégor, dans les Côtes d'Armor. Il retranscrit très bien l'attachement profond à la terre, à la mer.
Il nous dresse le portrait d'Eglantine, femme libre, belle, sauvage, écorchée vive, une héroïne au destin tragique. Nous traversons l'histoire locale mais également l'évolution de la société en général, des années 1960 à 2000 : évolution des moeurs (on mesure bien le fossé des générations au début des années 1960 et cette solidarité de la jeunesse), combats à mener par les femmes.
« Rappelle-toi, on est en mai 68. Plus de cours au lycée, toute la zone industrielle en grève. Eglantine se syndique. Les salariés descendent en ville, à pied, manifestent avec nous. Yannick s'engage à fond. Pendant ce temps, nos mères paniquent, font des provisions de savon et de PQ. du côté de la jeunesse, on hésite entre rigolades et revendications. On met le bazar dans les rues de Lannion. Les couples se forment, se séparent, un grand souffle de liberté bouscule les conventions et facilite les rencontres ».
J'ai beaucoup aimé ce roman. Yves et Angélique, avec simplicité, comme des parents ou des amis nous ouvrent la porte de leur maison et nous racontent l'histoire de ces deux amies d'enfance, de leurs rêves. On s'y sent très vite « chez nous ». En filigrane également, le travail de l'écrivain à l'oeuvre.
Une belle découverte. Un grand merci à Babelio et aux éditions Goater.
« Toussaint - A l'Île Grande, la Toussaint n'est pas comme ailleurs. Un soupçon de nostalgie enveloppe le cimetière, mais pas de tristesse, ou si peu. Situé à Saint-Sauveur, juste devant le port éponyme, il dort tranquillement, entouré de murs de pierre rassurants au-dessus desquels plane le bleu de l'océan mêlé à celui du ciel. Quand la pluie tombe, grise, tout se confond, le granit, la mer, les nuages, la vase de l'estran. »