Au début, je suis resté à la base.
J'ai découvert que cette solitude glacée me convenait.
J'ai appris là-bas toutes les nuances de froid et toutes les variétés de blancheur. J'aimais le bruit délicat des cristaux qui s'écrasaient (...), le spectacle de la neige tombant avec une régularité apaisante, recouvrant comme une sourdine tous les sons d'alentour. J'étais ébloui par la fragilité et la diversité de ces petites formes étoilées qui envahissaient le ciel. Certaines nuits, la voie lactée ressemblait à une myriade de flocons lointains. (...) Je ne me lassais pas de les observer (...)
L'immensité du décor et l'isolement de ma situation m'apparaissaient comme un environnement intemporel. J'y éprouvais une grande paix.