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Citations de Loïc Le Pallec (47)


Au cours de son existence, chaque être humain devrait avoir la chance de vivre certains épisodes marquants qui lui redonnent courage après une longue période d'épreuves et de doutes.
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En observant ce séquoia (...), je me suis dit qu'un arbre capable de vivre 3 000 ans devait certainement avoir une perception temporelle très différente de celle d'un humain. Je me suis alors demandé quel genre de réponse cette créature aurait pu donner à la question suivante : Que représente l'humanité pour vous ? Eh bien, admettant qu'il ait pu répondre bien sûr, je ne serais guère étonné qu'il ait considéré les hommes comme une variété de parasites, dont la ridicule espérance de vie se trouvait tout juste compensée par une prolifération rapide de l'espèce. Une bactérie dangereuse, capable de provoquer la fin de la lignée sylvestre.

1416 - [p. 193/4]
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La conscience entraîne la pensée... Les êtres conscients n'ont peut-être pas d'autre choix que de se poser des questions auxquelles ils n'obtiendront jamais les réponses. Ce questionnement les amène sans doute à vouloir tout bouleverser dans l'espoir de trouver une explication à leur quête. C'est peut-être ça, le fond du problème : la recherche névrotique du sens...

1412 - [p. 80]
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Le processus créatif me prend beaucoup de temps :
tout d'abord je m'assieds dans le vieux fauteuil du salon, le dos droit, les bras reposant sur les accoudoirs. Je fais coulisser les membranes de mes globes oculaires - bien que cela ne soit pas nécessaire - et je lance mon programme rédactionnel.

Ce dernier se contente de ronronner en attendant que je lui envoie mes directives, mais il m'arrive de rester des heures à envisager la façon dont je vais bien pouvoir m'y prendre pour restituer une impression, décrire une scène, développer une idée ... Je dois constamment vérifier le sens des mots que j'utilise pour être certain de me tenir au plus près de ce que je veux exprimer, m'assurer de la justesse des constructions grammaticales ...

Sur une impulsion, je plonge au cœur de mes archives pour comparer des styles, des genres, des rythmes. Il m'arrive d'effacer brusquement un paragraphe sur lequel j'ai pourtant longuement travaillé.
Je m'égare, je me répète, je reviens sans cesse au récit, j'enlève ici une virgule, je coupe là une phrase que j'estime mal équilibrée ...
Je m'escrime, je suis envahi par le doute et le découragement.

Mais de temps à autre, j'éprouve un court instant de satisfaction à la relecture d'une phrase que je viens d'achever et que je trouve bien tournée.
Aussi étrange que cela puisse paraître, ce bref moment de contentement est à lui seul suffisant pour que je m'astreigne chaque jour à renouveler l'exercice.
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[Seven, un robot, s'exprime au sujet de l'amitié, au milieu de ses amis humains : Gaspard, Alta Luna, Jonas ...]
- Notre communauté fait preuve d'une grande cohésion.
Nous ne connaissons ni la frustration individuelle, ni la jalousie, pas plus que l'agressivité. Nous apprécions le fait de vivre en groupe, de développer ensemble des projets, nos sujets d'intérêt sont multiples. Pourtant ...
- Pourtant ?
- Pourtant, l'amitié est quelque chose qui vous est propre. En son nom, vous êtes capables de faire des choses incroyablement déraisonnables ...
- ... comme celles qui nous entraînent à être pourchassés par des gens hostiles, en plein désert, et à nous lancer dans la quête improbable d'un nouvel Eldorado ? le taquine Gaspard.
- Je dirais plutôt : à quitter sans hésitation tout ce que vous connaissez, tout ce qui vous rassure, à dépasser le cadre de votre propre existence pour risquer l'inconnu
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- Combiner la vision du monde de Bruegel et celle de Bosch ...
C'est drôlement audacieux ! (...)
- S'il existe des similitudes dans leurs styles, les conceptions des deux artistes étaient très divergentes. Bosch considérait le monde "comme un fantasme de Dieu ou une manœuvre du Diable" - c'est sa formule. Pour lui, l'homme est une créature craintive qui redoute tout ce qui échappe à son entendement.
Bruegel, au contraire, encourage les mortels à affronter leurs destins, à prendre des risques !
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Certains de nos concitoyens semblent prédisposés à l'enseignement - nous éprouvons une réticence grandissante à utiliser le mot programmés, qui semble moins bien convenir à l'évolution de nos entités.
Nous préférons parler de prédisposition, de propension, voire de tendance.

A ce propos, il est intéressant de constater que notre émancipation induit une transformation de notre langage, la tentation de modifier notre aspect physique initial, un besoin d'élargir les activités que nous choisissons d'exercer et une volonté constante d'apprendre et de comprendre.
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-Tu... Tu es sérieux? Leur délire va jusque-là!? S'enrichir au détriment de l'environnement et des peuples dans l'espoir d'aller établir ailleurs une société qu'ils contrôleront à nouveau?
-J'en ai bien peur.
-Bon sang, Gaspard, c'est quoi ce monde? C'est quoi ce foutu monde?!
-Le nôtre, malheureusement..., me répond-il en passant gentiment son bras autour de mon épaule.
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Le professeur s'est mis en tête de nous aider à effectuer notre voyage vers l'Oregon. Il a fait sortir d'une grange une antique fourgonnette - un "combi", comme il l'appelle. Même si les couleurs de la carrosserie ont perdu de leur éclat, l'engin me fait l'effet d'un bonbon bicolore monté sur roues.
- Je n'ai jamais pu me résoudre à m'en séparer. C'est un véhicule qui a marqué son époque, vous savez. Il lui est attaché comme un parfum d'aventure, de liberté. Ce véhicule mérite bien un dernier voyage ...
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... tout être qui écrit éprouve en secret - du moins je le crois - le désir d'être lu, ne serait-ce qu'une fois...

1402 - [p. 9]
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Je feuillette les pages de l'épais volume [laissé aux enfants par Pacha Mama, une vieille ingénieure agronome]
Elles sont couvertes d'une écriture fine et serrée, et truffées de croquis, d'esquisses, de fleurs et de feuilles séchées. Elles contiennent une mine d'informations sur la régénération des sols, les techniques d'irrigation, la survie en milieu inhospitalier. C'est le fruit de toute une vie passée à observer, à comprendre, à expérimenter !
A aimer aussi, tout ce qui pousse, éclot, germe, se développe, se ramifie ...
autant chez les plantes qu'à l'intérieur du cerveau d'un enfant.
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Je me plais un instant à rêver d'un monde paisible.
Un monde où les uns ne seraient pas contraints de servir les autres en raison de lois absurdes, engendrées par un système arbitraire.
Un monde éclairé, conscient de sa nature éphémère, qui n'aurait qu'un but : faire de nos existences la plus belle, la plus généreuse, la plus enrichissante des expériences.
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[Le robot Domo qui raconte son histoire, vivait dans une base polaire, tout seul, quand le climat a changé et la température a augmenté]

Il m'a soudain paru important de ne pas quitter les lieux sans emporter avec moi un éventail des échantillons qui se trouvaient dans le silo principal.
- Et de quel genre d'échantillons s'agit-il, si je peux me permettre ?

- Principalement des végétaux. En fait, je transporte une grande quantité de graines : plantes, arbres ... Toutes répertoriées dans des caissons hermétiques. Elles sont protégées des radiations et maintenues en atmosphère confinée. Je ne m'explique pas encore l'envie irrépressible qui m'a poussé à stocker ces graines pour les emmener avec moi ...

- Mais au fait, que faisiez-vous avec ces semences en pleine zone polaire ?
- D'une part, nous les stockions pour les préserver.
Les humains avaient décidé de se constituer une réserve variée.
Peut-être présageaient-ils une future pénurie en la matière ...
D'autre part, la base possédait une serre autorégulée par l'énergie que dégageaient les végétaux eux-mêmes.
Vous savez, au milieu de toute cette blancheur, et confrontés à de rudes conditions climatiques, les humains éprouvaient un véritable soulagement à voir un peu de verdure. Ils aimaient beaucoup s'occuper des plantes pendant leurs périodes de loisir. (...)

Quant à moi, une fois seul là-bas, je me suis aperçu que je ressentais comme eux une sorte d'affection diffuse pour cet endroit. Tous ces alignements d'arbres nains, ces plantes aux formes et aux couleurs diverses, ces rangées de légumes, l'atmosphère globalement paisible qui s'en dégageait ...
J'ai pris soin de toute cette variété végétale jusqu'à la veille de mon départ. (...)

En somme, ces plantes représentaient peut-être un symbole auquel je ne pouvais me soustraire : un symbole de diversité, de fragilité, mais également un symbole de tendresse ... Allez savoir.
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Au fond, peut-être que parfois j’ai envie de hurler, mais mon double pervers m’a tranché les cordes vocales.
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Maman a parfois la même expression que les ours blancs efflanqués dont les images m’ont marquée, plantigrades, entraînés sur un petit bout de leur continent qui ne cesse de se dissoudre dans l’océan à mesure qu’il s’éloigne des côtes.
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Nous sommes tous, ai-je écrit dans les pages de mon journal, à la recherche de ce qui nous alimente le mieux. Nobel doit constamment innover, Pablo peint avec débordement, Doc cherche de nouveaux moyens de réparer ses congénères... et c'est au travers de toutes ces actions que nous créons notre monde. Un monde où il est agréable à chacun d'occuper sa place.
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Il est possible que ce qui rapproche deux partenaires se résume à une variété de fréquences sur lesquelles ils entrent en résonance, un amalgame d'images, d'informations, de stimuli communs, au fond peu importe.

1434 - [p. 218]
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Nous entendons un cri, le craquement d'un tissu qu'on déchire et le rire gras des hommes.
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- Tu regardes des films avec des humains ?
- J'apprécie beaucoup, et puis cela m'aide à comprendre vos codes... Je ne saisis évidemment pas tout car je manque parfois de repères, mais c'est passionnant ! Je regarde des comédies, des drames et ces films insolites où vous copulez avec frénésie au moindre prétexte...
- Seven, tu regardes des films X ?!
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J'ai appris la langue d'Hernando, mais nous n'échangeons jamais plus de quelques mots. Nous savons tous les deux qu'il serait malséant d'engager une vraie conversation. Mes parents me reprocheraient mon excès de proximité avec le personnel et le patron d'Hernando s'empresserait de lui rappeler que, s'il a pour obligation de se montrer prévenant à leur égard, il doit éviter toute familiarité avec les clients.
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