Loïc Steffan

Rêver sa vie est le préalable incontournable, offrant à terme de vivre ses rêves, pour que la vie d'après le collapse ne soit pas un cauchemar...

Il faut apprendre à modifier nos repères plutôt que préférer s'accrocher à nos principes. Prenons l'analogie de la randonnée. Mieux savoir s'orienter, connaître son objectif et décoder le terrain à l'aide de quelques éléments pertinents (relief, vent, mousse, course du soleil, etc.) que de vouloir utiliser la carte des Alpes que l'on connaît très bien pour se balader dans les Pyrénées. Nous avons essayé, cela ne fonctionne pas...

L'esprit humain ne fonctionne pas spontanément de façon probabiliste. Il n'aime pas les aléas qui bouleversent ses habitudes. Il faut donc se préparer pour mieux affronter ce qui nous attend en mesurant les risques et incertitudes, comme le font les scientifiques. Il faut accepter que le risque zéro n'existe pas et que l'aléa fait partie de la vie.

Si l'on suit la vision naturaliste de Spinoza confirmée par la science, la mécanique du stress nous fait toujours réagir selon trois stratégies pour faire face au danger : la fuite, le combat et la prostration. (...) Spinoza nous invite à dépasser l'état ordinaire de servitude vis-à-vis des affects au moyen d'une connaissance véritable, celle de sa nature. Savoir que l'on est déterminé par ses affects ou par la mécanique du stress, c'est le début de l'apprentissage de la façon dont on fonctionne pour éviter de se faire piéger par soi-même, c'est donc cheminer vers plus de liberté. C'est la condition du dépassement de l'aliénation que peut provoquer le collapse.

Même si cela ne peut pas faire de mal et même faire sens, il n'est en rien établi que des promenades champêtres pourront guérir ou même soulager une dépression résultant d'une prise de conscience des menaces sur la nature, les ressources et le climat. Soigner un trouble psychique n'a rien à voir avec donner un sens à l'existence.